L'AJ Auxerre, cette fois c'est grave !

Battu à Caen (2-1), les Auxerrois s'enfoncent dans la crise. Une onzième défaite qui agite le spectre de la L2.

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Si sur le plan comptable, la situation des Auxerrois est loin d’être désespérée (à seulement 2 points du premier non relégable, Ajaccio), sur le plan moral, c’est un nouveau coup de massue qu’ils ont reçu, ce mercredi 22 février 2012 à Caen. Tous les signaux sont au rouge !

Le 11 décembre 2012. Une date que les Auxerrois voudraient bien oublier. Car justement elle date… C’est en effet leur dernière victoire en Ligue 1, 2-1 face à Nice (avant dernier au classement). Deux mois et demi sont passés, et depuis l’AJA s’est enfoncée dans la crise en L1 (0v-3n-4d), éliminée sans gloire de la Coupe de France et relégable depuis quelques journées. Une logique implacable, en 2012, Auxerre n’a pris que 2 points, aucune équipe de L1, n’a fait pire.

Bien sur, depuis 3 matchs, Laurent Fournier a rogné ses principes de beau jeu, pour une assise plus défensive. Résultat deux matchs nuls encourageants (dont un frustrant face à Lorient), mais Caen a fait sauter en éclat ce bel édifice. Car en ouvrant le score à l’heure de jeu, l’AJA avait toutes les cartes en main pour poursuivre sa convalescence. Mais en encaissant deux buts (dont le premier ahurissant en contre alors que le bloc équipe était à 40m de ses buts), l’AJA est repartie de Normandie avec plus de questions et encore plus malade. La confiance en berne.

Crise de confiance et de résultats

Et la suite s’annonce encore plus périlleuse. Au menu, la réception de St-Etienne, avant deux déplacements consécutifs à Lille et Rennes. Pour un malade, on a connu meilleur remède… La marge de manœuvre de Laurent Fournier apparait donc très limitée. Ses solutions tactiques bien minces. Alain Traoré, l’une des rares satisfactions auxerroises est encore sur le flanc pour quelques jours, Coulibaly, son roc défensif est lui out jusqu’à la fin de la saison. Fournier devrait donc garder son système en 4-3-2-1, plus défensif, à la recherche de cette fameuse confiance…

L’entraineur auxerrois affiche en tout cas le plus faible pourcentage de victoires parmi tous les entraîneurs qui ont dirigé l’AJA en élite : 16.6% (4 en 24 matchs). Alors que le plus faible rendement était jusque la détenu par Daniel Rolland en 2000-01 avec…32.4%. Laurent Fournier, fragilisé, c’est certain, même si son discours se veut toujours combattif, les solutions de repli un temps envisagé par la présidence se sont dissipées. Il faut dire que les marges de manœuvres financières sont faibles, voire inexistantes, pour attirer un nouvel entraîneur. Et en plus, la mission sauvetage apparait bien délicate pour bon nombre de technicien contacté.

Et maintenant, un sursaut ?

Dix équipes sont encore en course pour le maintien, de Valenciennes (27pts) à Sochaux 20ème avec 20 points. Mais lorsqu’on observe la dynamique des clubs, le jeu, les derniers résultats, Auxerre inquiète très fortement. Nice (dernière victoire le 17 décembre, 2pts en 2012) et Sochaux (dernière victoire le 6 décembre 2011, 2pts en 2012) sont les deux équipes qui suivent la même trajectoire, pas étonnant de retrouver ces trois-là dans la zone rouge.

Seule une victoire aurait valeur de déclic. Et dans ce championnat sans ventre mou, le maintien qui se joue habituellement autour de 38 points, pourrait s’obtenir un peu plus bas. L’AJA devra en tout cas remporter plus de matchs sur les 14 dernières journées qu’il n’en a remporté en 24… Loin d’être gagné…

Un club et une ville en danger

« Tout un club, toute une ville dépendent de vous » scande Gérard Bourgoin. Cette phrase, le président l’a souvent répétée à son staff et à ses joueurs. Car la maison ajaïste est bien en péril. En L1, depuis 1980, l’AJA reste sur 31 saisons consécutives en première division, série en cours, seul le Paris SG fait mieux. Mal en point financièrement, le club prévoit un déficit de 8 millions d’euros à la fin de la saison. Une descente en Ligue 2 sonnerait le glas d’un club, désormais historique de la ligue 1. Mais l’histoire et le palmarès, ne sauvent pas les clubs, Nantes, Monaco, Lens en ont fait l’amère expérience ces dernières années. Si l’AJA suivait cette route tortueuse, on doute qu’elle s’en relèverait.

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