"La justice met un voile sur cette affaire et dit qu'il n'y a plus lieu d'enquêter", déplore-t-elle.
La cour d'appel de Paris confirme jeudi 16 février 2012 qu'il n'y aura pas de nouvelles investigations sur la mort de Christian Jambert, le gendarme qui enquêtait sur les disparues de l'Yonne.
L'enquêteur avait été retrouvé mort en 1997. En 2004, sa famille avait relancé la thèse de l'assassinat. La justice avait alors rendu un non-lieu en janvier 2011.
Les enfants du gendarme avaient persévéré en faisant appel. Mais, la décision de clore le dossier vient d'être confirmée par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris.
Pour autant, la famille de l'enquêteur ne renonce pas. Son avocat, Me Seban a annoncé qu'il allait se pourvoir en cassation. "Dans cette affaire, il y a surtout eu une bataille de médecins légistes et il n'y a pas eu assez d'enquête sur le passé du gendarme Jambert", a-t-il estimé.
Mort de deux balles dans la tête
Le 4 août 1997, Christian Jambert avait été retrouvé mort de deux balles dans la tête avec une lettre d'adieu à son chevet. Sa mort a eu lieu le jour même où il devait être entendu comme témoin par un juge d'instruction à propos des liens entre Emile Louis et sept affaires de meurtres non élucidées. L'enquête avait alors conclu au suicide.
En avril 2004, le parquet avait toutefois ouvert une information judiciaire contre X pour assassinat sur la base d'un premier rapport d'autopsie qui jugeait les deux impacts de balles peu compatibles avec un suicide.
Pour la justice, le gendarme s'est suicidé
"Contrairement à ce qu'avait affirmé l'expert balistique d'un premier collège d'experts, la carabine retrouvée à proximité du corps, et dont le fonctionnement avait été modifié par Christian Jambert pour que l'arme puisse tirer en rafale, était bien celle qui avait tiré deux balles dont les fragments avaient été retrouvés dans le crâne de l'ancien gendarme", avait expliqué le procureur d'Auxerre en février 2011.
Le parquet a déclaré avoir exploré "plusieurs pistes", analysé "les dossiers médicaux" ainsi que "l'écriture portée sur la lettre". Il a conclu que l'enquête confirmait que le gendarme s'était suicidé et n'avait pas été victime d'un meurtre.