Les producteurs de lait vont pouvoir se regrouper pour négocier les prix avec les industriels.
Le décret était attendu de longue date. Il a été publié vendredi soir au Journal officiel. Les producteurs de lait, nombreux en Franche-Comté, vont pouvoir se regrouper afin de renforcer leur poids dans les négociations avec les industriels.
Le texte était en cours de négociation depuis de longs mois avec l'Etat. L'objectif pour les éleveurs étant de pouvoir se regrouper afin d'anticiper la sortie des quotas laitiers prévus en 2015. Depuis vendredi soir, leur souhait a été satisfait. Un décret vient d'autoriser la création d'organisations de producteurs (OP), pour le lait de vache uniquement.
Quelques conditions sont donc désormais nécéssaires pour se constituer Organisation de producteurs : justifier, notamment d'un minimum de 200 adhérents, soit d'un volume de 60 millions de litres de lait de vaches commercialisé. Un même acheteur devra également avoir acheté, sur les deux dernières campagnes laitières, au moins 55 % du lait collecté par l'OP.
Les OP pourront même se regrouper entre elles, sous le sigle AOP. (Rien à voir avec une appellation d'origine, il s'agit ici d'une Association d'organisations de producteurs).
Sécuriser les revenus des agriculteurs
Ce décret fait suite à la loi de modernisation de l'agriculture et de la pêche (LMAP), votée en juillet 2010, et qui prévoyait l'instauration de contrats entre les producteurs et leurs acheteurs afin de sécuriser les revenus des agriculteurs, après la crise du lait
de 2009. Si le décret a donc mis deux ans à paraître, c'est parce que la législation européenne n'autorisait pas ce type d'organisations au nom de la libre concurrence.
Ces nouvelles Organisations de producteurs ne font pourtant pas l'unaminité parmi les éleveurs français. La Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), branche spécialisée de la FNSEA, principal syndicat agricole français, les a défendues et s'est félicitée vendredi devant nos confrères de l'AFP que ce texte "longtemps espéré" soit "enfin" publié.
En revanche la Confédération paysanne et la Coordination rurale y sont opposés, défendant toujours une politique de quotas, seule à même, selon eux, de maintenir
les prix.