Les débats prévus mardi 25 septembre 2012 au tribunal correctionnel de Paris risquent à nouveau d'être reportés.
Un nouvel épisode des poursuites en diffamation lancées par le sénateur PS Jean-Noël
Guérini contre Arnaud Montebourg est attendu. Mais, le président du conseil général des Bouches-du-Rhône n'a pas l'intention de se rendre au tribunal, contrairement à l'ex-président du département de Saône-et-Loire.
C'est un courrier d'Arnaud Montebourg à la Première secrétaire du PS Martine Aubry au sujet de la fédération PS des Bouches-du-Rhône, publié le 7 mars sur son blog, qui est en cause.
Arnaud Montebourg, alors secrétaire national du PS à la rénovation, y dénonçait la "distribution de subventions comme outils de pression", des "brimades arbitraires sur les élus et citoyens indociles", des "menaces physiques sur des hauts fonctionnaires du conseil général", "l'intimidation permanente sur certains élus socialistes pour qu'ils se conforment aux intérêts (...) de la famille Guérini".
Il s'agit là "d'accusations sans fondements", selon Me Patrick Maisonneuve, conseil de Jean-Noël Guérini. Mais, Arnaud Montebourg affirme qu'il est en mesure de "prouver la vérité" de ce qu'il avance, selon son avocat Me Christian Charrière-Bournazel. Pour cela, il utilise des éléments provenant du dossier dans lequel M. Guérini a été mis en examen en septembre 2011 à Marseille pour prise illégale d'intérêts, trafic d'influence et association de malfaiteurs dans une affaire de marchés publics. Jean-Noël Guérini a d'ailleurs porté plainte contre lui pour recel de violation du secret de l'instruction.
Pour Me Maisonneuve, il convient d'attendre une décision définitive de la justice concernant son client, de voir s'il est au final mis hors de cause ou condamné avant d'examiner cette affaire de diffamation publique.
Un premier volet des poursuites
Un premier volet des poursuites engagées par M. Guérini contre M. Montebourg s'était d'abord amorcé devant le tribunal de police.
Tout a commencé à la suite d'un cinglant rapport d'Arnaud Montebourg en mars 2011, sur des dysfonctionnements présumés de la puissante fédération socialiste des Bouches-du-Rhône, Jean-Noël Guérini l'avait attaqué pour "diffamation non publique". Dans ce texte de quatre pages à charge, M. Montebourg dénonçait un "système de pression féodal reposant sur l'intimidation et la peur". En septembre, le tribunal de police avait choisi d'attendre une décision définitive de la justice dans l'affaire instruite à Marseille.
