Un homme de 28 ans ayant séquestré lundi à Dijon les parents de son ex-compagne leur avait tendu un guet-apens
Il a abattu sa belle-mère et blessé son beau-père, avant de se suicider, a précisé le parquet mardi.
"On peut penser que c'est une forme de guet-apens"
"On peut penser que c'est une forme de guet-apens", a déclaré à l'AFP le procureur de la République de Dijon, Eric Lallement.
A l'arrivée du couple, il les a en effet pris en otages et brièvement ligotés avec un puissant lien en plastique, selon les premières déclarations du beau-père.
Il a exigé que celui-ci joigne sa fille par téléphone pour la faire venir. Alarmée, celle-ci a aussitôt alerté les forces de l'ordre.
L'équipe de police dépêchée sur place à 15H38 a été accueillie par un avertissement lancé depuis l'appartement: "si vous avancez vous êtes morts", aussitôt suivi par une détonation, correspondant au meurtre sans sommation de la belle-mère de 53 ans, avec une arme de chasse de calibre 16.
"C'est ce coup de feu qui a provoqué la mort de la victime", tuée sur le coup par une balle l'ayant atteinte à la base du cou, a expliqué le procureur.
Son mari s'est alors précipité sur l'agresseur, "grand et athlétique", et une bagarre s'en est suivie au cours de laquelle le preneur d'otages lui a cassé le fusil sur la tête, "provoquant un traumatisme crânien" et une "importante perte de sang", a ajouté le magistrat.
Retrouvé en état de choc et hospitalisé, cet homme de 55 ans n'a pu être entendu que très brièvement par les enquêteurs dans l'ambulance.
Selon le procureur, le tireur "s'est ensuite réfugié dans le séjour, à l'étage inférieur", où quelques heures plus tard, "il s'est tiré une balle dans la bouche avec une carabine.
Le forcené portait "autour de la taille une ceinture de cartouches de calibre 16", accréditant la thèse d'"une certaine préméditation", a précisé le procureur.
Il avait donné rendez-vous à ses ex-beaux parents qui souhaitaient récupérer des affaires que leur fille n'osait pas aller chercher elle-même, à la suite de leur rupture difficile en juin.
Ils s'étaient rencontrés fin 2008, quelques mois après la libération du jeune homme, condamné à 18 mois de prison, dont six avec sursis, pour violences sur sa
précédente compagne.
"Il y a eu un huis-clos total entre le moment de la mort de la victime et le suicide", a observé M. Lallement, selon lequel "le père resté dans la chambre n'entendait plus rien et ne savait pas ce qui se passait".
Lorsque les hommes du Groupe d'intervention de la police nationale (GIPN), appelé en renfort, ont pénétré vers 22H30 dans l'appartement, ils ont découvert les deux corps et le père prostré.