Ce porte-feuille traduit la priorité donnée par François Hollande à la réindustrialisation de la France et aux PME
Le mastodonte de Bercy a été réorganisé autour de deux pôles - Economie et Finances d'un côté, et un inédit ministère du "Redressement productif" de l'autre.
Pierre Moscovici aura la haute main sur l'Economie, les Finances mais aussi le Commerce extérieur. Il aura auprès de lui deux ministres délégués, Jérôme Cahuzac, ancien président de la Commission des finances de l'Assemblée, au Budget, et Benoît Hamon, à l'Economie sociale et solidaire.
L'autre pôle sera placé sous la direction d'Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, un rôle qu'il avait préfiguré avec un "tour de France des usines" effectué au nom de François Hollande au cours de la campagne présidentielle. Arnaud Montebourg aura lui aussi deux ministres délégués à ses côtés, Fleur Pellerin (PME, Innovation et Economie numérique) et Sylvia Pinel (Artisanat, Commerce et Tourisme).
Un "patriotisme industriel"
Le ministère du Redressement productif est dans la droite ligne du débat sur la réindustrialisation de la France. Cette question s'était imposée comme une dominante de la campagne présidentielle, au gré des déboires d'entreprises comme Lejaby et Sernam.
François Hollande avait appelé à un "patriotisme industriel", dont Arnaud Montebourg s'était déjà fait le chantre dès la primaire socialiste à l'automne 2011. Surtout, le nouveau président de la République a placé ces questions en tête de ses "60 engagements pour la France".
Ces engagements doivent être concrétisés au lendemain des législatives des 10 et 17 juin prochains par une importante réforme fiscale. Parmi les mesures phare attendues : la modulation de l'impôt sur les sociétés au bénéfice des PME et des entreprises qui réinvestissent leurs bénéfices, ainsi qu'une surtaxe sur les bénéfices des banques et des sociétés pétrolières.