L'ex-patronne d'Areva était incapable de travailler avec EDF a déclaré Nicolas Sarkozy mardi 17 avril 2012
Nicolas Sarkozy a expliqué qu'il avait mis fin aux fonctions d'Anne Lauvergeon à la tête d'Areva parce qu'elle était "incapable de travailler en bonne harmonie avec EDF". A l'époque, plusieurs élus bourguignons avaient dénoncé son limogeage.
Mme Lauvergeon "a tout fait pour rester à la tête d'Areva", elle "est venue me voir à d'innombrables reprises", a-t-il insisté, "si elle avait été en tel désaccord avec la politique que je conduisais pour le nucléaire, on se demande bien pourquoi elle voulait rester". "C'est une personne que je respecte, que j'ai conservée à la tête d'Areva que j'avais même renommée (...) on ne peut pas dire qu'on l'a maltraitée", a poursuivi le président et candidat de l'UMP en confirmant qu'il lui avait proposé un poste dans son gouvernement.
"Voir Mme Lauvergeon aujourd'hui expliquer combien elle a souffert avec moi, alors qu'elle a été une présidente d'Areva qui voulait rester, qui voulait à toute force demeurer présidente d'Areva, tous ces gens qui, une fois qu'ils ont quitté leur poste, disent "mon Dieu comme on a souffert" alors qu'ils voulaient rester, c'est assez indigne", a-t-il conclu.
Les méthodes du PDG d'EDF dénoncées
Dans un entretien accordé la semaine dernière à l'hebdomadaire L'Express et dans un livre, Mme Lauvergeon, ancienne sherpa de François Mitterrand, évincée en 2011 par le gouvernement de la tête du champion français du nucléaire, dénonce les méthodes du PDG d'EDF Henri Proglio, révèle certaines de ses conversations avec Nicolas Sarkozy et accuse le gouvernement d'avoir envisagé jusqu'en 2010 de vendre un réacteur nucléaire à la Libye du colonel Kadhafi.
En juin dernier, trois parlementaires de Saône-et-Loire avaient signé une tribune pour demander qu'Anne Lauvergeon soit reconduite dans ses fonctions. Il s'agit des députés Jean-Paul Anciaux (UMP) et Christophe Sirugue (SRC socialiste, radical, citoyen et divers gauche) et du sénateur Jean-Paul Emorine (UMP). Par ailleurs, Arnaud Montebourg, député PS de Saône-et-Loire, avait dénoncé le "limogeage" d'Anne Lauvergeon, estimant qu'il s'agissait d'une "grave faute stratégique contre nos intérêts industriels nationaux". De son côté, le président PS de la région Bourgogne, François Patriat, évoquait une "éviction qui n'obéit à aucune logique industrielle ou managériale, mais s'apparente à de bas calculs politiciens". |