La société Eternit a retiré sa plainte pour diffamation contre l'avocat des victimes de l'amiante
L'avocat de l'Association française des victimes de l'amiante (Andeva) avait été mis en examen par un juge d'instruction parisien début septembre, pour diffamation en ayant accusé Eternit d'avoir "empoisonné les gens pendant vingt ans".
Eternit était le premier producteur d'amiante-ciment jusqu'à son interdiction en 1997 (fibre cancérigène).
Ordonnance de non-lieu
Les avocats de Me Teissonnière ont donc reçu une ordonnance de non-lieu en raison du "désistement de la partie civile", indiquent dans un communiqué les associations de défense des victimes de l'amiante.
Volonté d'apaisement
"Dans la lettre que le conseil d'Eternit adresse au juge d'instruction, la raison invoquée de ce retournement est la "volonté d'apaisement" indique aussi dans le communiqué Me Sylvie Topaloff, qui assistait Me Teissonnière dans la procédure.
"Il n'y aura pour nous d'apaisement que lorsque les responsables d'Eternit et leurs semblables seront condamnés par les juridictions pénales", ajoute cependant l'avocate.
Condamnation d'Eternit par le Tribunal de Turin
Alors que le tribunal de Turin a condamné en février deux responsables d'Eternit
à 16 ans de prison, la procédure judiciaire française patine. En juin, la Cour de cassation a toutefois donné tort à la cour d'appel de Paris qui avait annulé six mises en examen d'Eternit et de ses dirigeants.
L'amiante interdite depuis 1997
En France, l'amiante est jugée responsable de 10% à 20% des cancers du poumon et devrait être responsable de 100.000 morts d'ici 2025, selon les autorités sanitaires.
Son caractère cancérigène est connu depuis les années 1950 mais le premier décret réglementant son usage ne date que de 1977. Les premières plaintes pénales de travailleurs exposés à l'amiante datent de 1996.
Pour en savoir plus
Le site internet de l'Association Nationale de Défense des Victimes de l'Amiante est sur ce lien