La filiale française de l'électricien Eon a défendu ce lundi son plan de suppression de 215 postes d'ici 2015.
4 centrales à charbon sont visées par ce plan. Lucy (71), Saint-Avold (Moselle), Hornaing (Nord) et Gardanne (Bouches-du-Rhône). Le projet de reprise n’étant « pas sérieux ».
"Il n'y avait pas de plan industriel, pas de plan de financement, et pas de garanties sociales suffisantes. Et ensuite (ils) demandent de l'argent à tout le monde, ce n'est pas ce qu'on appelle une offre", a asséné Luc Poyer, le patron d'Eon France, lors d'une conférence de presse ce midi à Paris.
Le dirigeant a expliqué avoir eu des "échanges" à partir de l'an dernier avec Sparkling mais sans recevoir d'offre digne de ce nom", au point que les discussions ont été suspendues en juillet.
Sparkling, une petite PME familiale active dans le négoce de charbon en Asie, ambitionne de reprendre cinq tranches de production d'électricité à partir de charbon d'Eon dont celle de Lucy en Saône-et-Loire.
Elle dispose notamment depuis mars d'une lettre de promesse d'investissement de 400 millions de dollars d'un industriel américain, le groupe Wamar. Mais Eon juge que la marque d'intérêt, qui selon lui s'est limitée à "une vingtaine de pages", est "sans fondement". "La seule chose que nous ayions vu c'est cette lettre. Ainsi que des demandes de financement de notre part, et là on parle de centaines de millions d'euros. Nous sommes arrivés à la conclusion que ce n'était pas sérieux", a déclaré M. Poyer.
BERCY EST SCEPTIQUE AUSSI
Eon souligne également que si le projet de Sparkling devait se concrétiser puis échouer, les pouvoirs publics ne manqueraient pas de se retourner vers lui comme responsable pour couvrir les suppressions d'emplois.
Le groupe considère en effet que ses plus petites centrales à charbon, issues de la SNET (Société nationale d'électricité thermique, ex-Charbonnages de France), sont condamnées à cause du durcissement de la législation environnementale européenne et de la fin des quotas gratuits de CO2 l'an prochain.
Bercy lui-même se montre très sceptique sur le projet Sparkling, selon une source proche du dossier. Eon France juge que le projet de reprise de Sparkling n'est "pas sérieux"