Raymond Aubrac sera inhumé à Salornay-sur-Guye, près de Cluny, auprès de son épouse Lucie.
Hommage au résistant Raymond Aubrac.
Retour sur une vie d'engagement, celle de Raymond Aubrac, grand résistant. Il était très lié à la Bourgogne, à plusieurs égards : sa femme, Lucie, était originaire de Saône-et-Loire. Lui est né à Vesoul, mais ses parents possédaient un commerce à Dijon.
Raymond Aubrac est décédé mardi 10 avril à l'hôpital militaire du Val de Grâce, à l'âge de 97 ans, 5 ans après son épouse Lucie. Les 2 héros de la résistance s'étaient rencontrés à Paris un peu avant la guerre. Lui était originaire de Vesoul, ses parents possédaient un commerce à Dijon. Lucie Aubrac était elle originaire de Saône-et-Loire.
Les premières réactions en Bourgogne : dans un communiqué, François Patriat, président du Conseil régional, salue la mémoire d'un homme "courageux et engagé", qui incarnait avec sa femme Lucie "l'esprit de résistance, la droiture et l'espoir".
Rémy Rebeyrotte, maire d'Autun, a quant à lui regretté "celui qui a organisé la résistance aux cotés de Jean Moulin", et "n'a jamais cessé d'être un citoyen engagé, très actif".
Une vie d'engagement :
Le grand résistant Raymond Aubrac, l'une des dernières personnalités de la Résistance à avoir connu Jean Moulin, est mort mardi soir à l'hôpital militaire du Val de Grâce, à l'âge de 97 ans. Cofondateur du mouvement «Libération Sud», Raymond Aubrac était le dernier survivant des chefs de la Résistance réunis et arrêtés en juin 1943 à Caluire (Rhône) avec le chef du Conseil national de la Résistance
Cofondateur du mouvement "Libération-Sud", Raymond Aubrac était le dernier survivant des chefs de la Résistance réunis et arrêtés en juin 1943 à Caluire (Rhône) avec Jean Moulin.
En 1947 et 1950, il avait été témoin à charge lors des deux procès du résistant René Hardy (décédé en 1987), accusé d'avoir livré Jean Moulin à la Gestapo et acquitté au bénéfice du doute.
Resté un citoyen très actif, l'ancien résistant avait été ovationné en février 2008 après un discours défendant la laïcité, lors du meeting de campagne de Bertrand Delanoë pour les municipales. Il avait dernièrement apporté son soutien à François Hollande dans la course à l'Elysée.
De son vrai nom Raymond Samuel, né dans une famille juive le 31 juillet 1914 à Vesoul (Haute-Saône), Raymond Aubrac est ingénieur civil des Ponts et Chaussées, licencié en droit et titulaire d'un Master of Science de l'université d'Harvard (Etats-Unis).
Dès 1940, il s'engage dans la Résistance avec sa femme Lucie, décédée en 1997 à 94 ans, et devient attaché à l'état-major de l'Armée secrète.
Arrêté le 21 juin 1943 à Caluire, emprisonné à Montluc, Raymond Aubrac et quatorze résistants sont libérés grâce à l'intrépide Lucie et le commando qu'elle a mis sur pied, épisode relaté dans le film de Claude Berri, "Lucie Aubrac" (1997).
Le couple est transféré à Londres, puis Raymond gagne Alger, où il est délégué à l'Assemblée consultative en juin 1944.
A la Libération, il devient commissaire régional de la République à Marseille, responsable du déminage du littoral, puis inspecteur général à la Reconstruction.
En 1948, alors compagnon de route du PCF, il renonce à une carrière de haut fonctionnaire pour fonder le Bureau d'études et de recherches pour l'industrie moderne (Berim), spécialisé dans le commerce avec les pays communistes. Il le dirige durant dix ans.
Ensuite, Raymond Aubrac est notamment directeur à la FAO, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (1964-75).
Durant la guerre du Vietnam, il a été un négociateur officieux entre Kissinger et Ho Chi Minh, avec lequel il s'était lié en 1946.
Grand croix de la Légion d'honneur, Croix de guerre 39-45, rosette de la Résistance, Raymond Aubrac avait publié en 1996 son autobiographie, "Où la mémoire s'attarde".