Le ministre des Transports a dit "oui" à l'écotaxe pour financer la mise à 2X2 voies de la RCEA.
Nathalie Kosciusko-Morizet, dans un courrier en date du 27 janvier 2012, vient de répondre favorablement à la demande du conseil général de Saône-et-Loire. Elle donne son feu vert au financement de la mise à 2x2 voies de la RCEA par l’écotaxe, ce qui passerait par un transfert de cette route dans le patrimoine départemental.
"Pour la première fois, la proposition du conseil général, considérée jusqu’alors comme irréaliste par l’État ainsi que par les partisans des péages autoroutiers, est reconnue comme pouvant constituer "pour les habitants de Saône-et-Loire, une solution alternative intéressante à la mise en concession de la RCEA", selon les termes de la ministre de l’Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement", déclare le département de Saône-et-Loire.
Les négociations vont débuter
Le conseil général de Saône-et-Loire se félicite de "ce revirement de point de vue du gouvernement qui rejoint ainsi celui de 95% des citoyens consultés en décembre dernier dans le cadre de la votation citoyenne".
Mais, le département affiche la plus grande prudence. "À ce stade, le conseil général ne peut que demeurer vigilant quant aux faibles garanties que l’État se dit disposé à apporter au Département pour la mise en oeuvre du projet."
"Néanmoins, le conseil général, qui a toujours oeuvré en faveur de la gratuité et de la rapidité de la mise à 2x2 voies de la RCEA par recours à l’écotaxe engagera dans les meilleurs délais et sur la base du mandat confié par l'assemblée départementale, les négociations sur les conditions de mise en oeuvre du transfert comme du financement de son alternative", précise Arnaud Montebourg, président du conseil général.
Le transfert de la RCEA, oui mais...
Le conseil général de Saône-et-Loire se réjouit de cette avancée, mais "il espère cependant qu’elle n’obéit pas à de pures opportunités de calendrier électoral et qu'elle aboutira rapidement à une décision loyale et équilibrée au bénéfice de l'intérêt général".
En novembre 2011, la majorité départementale avait adopté une résolution favorable au financement de la mise à 2X2 voies de la RCEA par l'écotaxe. L'opposition s'était abstenue sur cette question. Arnaud Montebourg, président socialiste de l'assemblée départementale, s'était déclaré favorable au transfert de la RCEA en route départementale à condition d'obtenir, à l'euro près, l'argent nécessaire à son entretien.
Le débat est ouvert depuis plus de 50 ans
La Route Centre Europe Atlantique, qui traverse la France d'est en ouest, est particulièrement dangereuse. Pour améliorer la circulation sur cet axe routier très fréquenté par les poids lourds, une des solutions consisterait à accélérer sa mise à 2X2 voies.
Pour cela, le gouvernement proposait la mise en concession d'une partie de la RCEA, avec la création de plusieurs péages. Mais, ce projet avait suscité une large opposition. Arnaud Montebourg, président du conseil général de Saône-et-Loire, est l'un des principaux détracteurs de cette option. Il a toujours dénoncé ce choix qui déboucherait sur l'implantation de péages. "Cela obligerait les citoyens à financer eux-mêmes leur propre sécurité routière", estime-t-il.
Un contre-projet pour la RCEA
Le conseil général de Saône-et-Loire a donc repris une idée du député-maire UMP de Charnay-les-Macon, Gérard Voisin. Ce dernier avait, le premier, proposé un contre-projet pour financer la mise à 2x2 voies de la RCEA d’ici 2017, sans recourir à une concession autoroutière. Les fonds proviendraient notamment de l'écotaxe, payée par les poids lourds qui n'empruntent pas l'autoroute.
L'assemblée départementale avait invité les habitants des 152 communes principalement concernées par la RCEA à s’exprimer sur la question. Plus de 29 000 foyers avaient participé à la votation citoyenne lancée par le département du 20 au 30 novembre 2011. Une majorité de votants (94,8%) avait rejeté l'installation de péages sur la Route Centre Europe Atlantique.