Une réunion concernant la centrale thermique Lucy a lieu au ministère de l'Economie mardi 28 août 2012
Les syndicats d'Eon France sont reçus ce matin. Le groupe a l'intention de fermer 5 unités de production au charbon, dont Lucy 3 à Montceau-les-Mines. Un repreneur est sur les rangs. Les salariés demandent à l'Etat d'intervenir.
De l'avis même des salariés, c'est une partie de poker menteur qui se joue entre le propriétaire Eon France, filiale du géant allemand de l'énergie, et la PME Sparkling Capital, qui voudrait reprendre ces centrales thermiques menacées.
Eon affirme que la viabilité économique de ces unités de production au charbon était assurée jusqu'à présent par l’attribution gratuite de quotas de CO2. Du fait que les émissions de gaz carbonique deviendront payantes au 1er janvier 2013, la viabilité ne serait plus garantie au-delà de cette date. La filiale du groupe allemand a donc programmé la fermeture échelonnée des centrales qui ont 40 ans d’âge.
En face, la PME Sparkling Capital, basée à Paris et Hong Kong, se dit prête à reprendre les centrales d'Eon. Sparkling Capital, qui exploite sept gisements de charbon en Indonésie, s'est engagé à maintenir les 365 emplois de ces sites et à investir plus de 350 millions d'investissements pour remettre les sites aux normes environnementales.
"Nous demandons zéro euro à l'État"
Le repreneur potentiel a rencontré les salariés pour leur présenter le projet de reprise lundi 26 août 2012. "On demande un arbitrage au gouvernement et à M. Montebourg, ainsi que la nomination d'un expert puisque le groupe Eon dit que le projet n'est pas viable", explique Michèle Assouline, PDG de Sparkling Capital.
"Nous, on a un projet qui est mis en place. Nous voulons qu'un expert indépendant tranche entre les deux solutions, à savoir fermeture ou reprise avec investissements", dit-elle. La PME précise aussi qu'elle a conclu une prestation technique avec EDF qui lui garantit tout ce qui est technique. D'autre part, "nous demandons zéro euro à l'État", précise la dirigeante de Sparkling Capital.
"Il serait absurde de se passer du charbon"
"Il serait absurde de se passer de la filière charbon", poursuit-elle. "On développe de plus en plus les énergies renouvelables. Pour pouvoir passer des périodes de pointe comme l'hiver, on sera obligé de faire appel à de l'électricité-charbon. La question est de savoir où celle-ci sera produite. Car, quoi qu'il arrive, on fera appel de l'électricité-charbon, mais elle sera produite soit en Allemagne, soit en France", conclut Michèle Assouline.
De son côté, Claude Martin, délégué syndical CGT de Lucy 3, estime qu'il faut que "l'État joue son rôle et donne sa position sur la vision qu'il a du charbon en France pour les années à venir". Ce qu'on attend aussi de cette réunion avec Montebourg ou son conseiller, c'est une expertise technique indépendante pour savoir si le projet est viable ou pas. Il y a un enjeu social. Beaucoup de salariés sont concernés. Il faut prendre des décisions rapidement."