Deux surveillants ont été condamnés à 2 ans ferme pour trafic de drogue en prison jeudi 7 juin 2012
Yonne : 2 surveillants de prison condamnés
Deux surveillants de prison ont été condamnés à 2 ans de prison ferme pour trafic de drogue dans l'établissement pénitentiaire de Joux-la-Ville dans l'Yonne.
Ils ont écopé de 2 ans de prison ferme pour "introduction de stupéfiants, d'alcool et de téléphones" dans leur établissement pénitentiaire, à Joux-la-Ville, dans l'Yonne.
Les faits se sont déroulés de janvier 2009 à mai 2010. Ils concernent un surveillant de 28 ans qui dit avoir voulu "faire du social" avec les détenus et une surveillante de 30 ans tombée "folle amoureuse" d'un condamné. Ils ont été condamnés respectivement à 36 mois de prison, dont 12 avec sursis, pour lui et 24 mois de prison ferme pour elle.
Outre la "remise illicite d'objets à des détenus", la surveillante jugée avait entretenu une relation intime avec l'un d'eux qui lui écrivait des lettres d'amour "décorées avec des petits oiseaux" et auquel elle faisait des fellations en prison. "Des fellations dans un établissement pénitentiaire, c'est pas possible !", l'a sermonnée le président.
"Je ne m'explique pas comment j'en suis arrivé là", a pour sa part expliqué le surveillant, grand calme au crâne rasé, surnommé "le SS" par les détenus. Il aurait introduit en tout "plus d'un kilo de cannabis" en prison, sans contrepartie, selon lui. Le contredisant, un des anciens détenus a dit à l'audience lui avoir donné "une fois un billet de 50 euros".
"C'est vous faire happer le bras !"
"Mettre la main, le bout d'un ongle dans cet engrenage, c'est vous faire happer le bras !", leur a lancé le président en référence à la "population carcérale". "Le fait d'avoir une relation amoureuse avec un détenu n'est pas une faute pénale pour un surveillant, ça peut être une faute disciplinaire. Ce qu'on peut reprocher à un surveillant, c'est d'introduire des objets", avait expliqué François Pérain, le procureur de la République d'Auxerre.
Cinq autres personnes ont aussi été condamnées : il s'agit d'un détenu, de trois ex-détenus et d'une femme extérieure à l'établissement, pour qui les peines vont de quatre ans de prison, dont 24 mois avec sursis, à quatre mois d'emprisonement avec sursis.
Cette affaire vient s'ajouter à celle d'une chef de la détention à Joux-la-Ville, qui a été mise en examen mi-mai pour "introduction illicite d'objets, d'acquisition et de détention de produits stupéfiants". Suspectée d'avoir entretenu une relation amoureuse avec un détenu, elle avait tenté de se suicider mi-mars. |