En Côte-d’Or, le port du masque est désormais obligatoire à l’extérieur dans certaines agglomérations. C’est le cas à Dijon ou à Saulieu. Une protection contre le coronavirus mais aussi une barrière pour les personnes sourdes et malentendantes. Lisa, 18 ans, se confie.
Lisa a 18 ans et est sourde de naissance. Sa maman et sa petite soeur sont également sourdes. Alors que le port du masque est désormais obligatoire dans certaines rues à Dijon ou dans les marchés comme à Chenôve, Talant, Longvic ou encore Quetigny, les personnes sourdes et malentendantes vont devoir s’adapter à cette nouvelle contrainte.
Le masque, un handicap supplémentaire
En France, il y a 200 000 personnes sourdes et environ 4 millions de malentendants. “Il y a plusieurs profils” précise Lisa, “et donc les problématiques ne sont pas les mêmes.” La jeune femme ne communique qu’en langue des signes et lit parfois sur les lèvres. Le masque est donc devenu un handicap supplémentaire à la compréhension. “Dans les magasins, je suis obligée de deviner. Est-ce qu’on va me demander de payer en carte bleue ou en chèque bancaire ? Quand les personnes passent à côté de moi et me parlent, je ne l’entends pas. Ça peut créer certains malentendus.”Lorsqu'elle prend le bus, la jeune femme ne sait jamais si quelqu’un s’adresse à elle. “Je vois que quelqu’un me regarde. Mais je ne peux pas l’entendre. Et avec le masque, je ne vois pas non plus si ses lèvres ont bougé.” Lisa ajoute que “parfois, certaines personnes ne font pas d’effort… Alors que moi, je suis obligée d’en faire tous les jours”.
Les situations sont aussi compliquées entre personnes sourdes. La langue des signes comprend aussi des expressions du visage et des mouvements des lèvres. Si elles sont cachées derrière un masque, communiquer devient une épreuve.
Quelles solutions ?
A Avallon, dans l’Yonne, l’entreprise SIMON a réfléchi à une solution pour les personnes sourdes et malentendantes. Elle a mis au point un masque en vinyl et transparent.Lisa et sa famille se réjouissent de l’initiative et espèrent que le marché du masque transparent s’ouvrira. “Ça peut être une solution pour nous, mais aussi pour toutes les personnes qui n’ont pas de problème d’audition” confie la maman de Lisa.
Le reportage d'Antoine Marquet, Mélissa Genevois et Noé Leduc :
Avec :
- Lisa Martin, étudiante
- Françoise Martin, mère de Lisa
- Christophe Bertrand, président de la société SIMON
- Interprète : Lauranne Chasez