Le 14 novembre, depuis 1991, c’est la journée mondiale du diabète. Une maladie qui concerne plus de 3 millions de personnes en France et 415 millions dans le monde. Pour mieux informer le grand public, des manifestations sont organisées partout en France.
Pourquoi une journée mondiale du diabète ?
La maladie ne cesse de progresser dans le monde. Pour répondre aux questions de plus en plus nombreuses sur le diabète, la Fédération internationale du diabète et l’Organisation mondiale de la santé ont donc décidé d’organiser chaque année une journée mondiale du diabète. La date du 14 novembre correspond au jour anniversaire de Frederick Banting qui est le premier avec Charles Best, à avoir découvert puis injecté l’insuline chez l’homme en 1922.
A cette occasion, une campagne d’information est menée dans plus de 160 pays. L’objectif est de passer des messages sur la maladie, ses conséquences sur la santé et sur la nécessité d’un diagnostic précoce : plus le traitement peut être mis en place tôt meilleure est son efficacité pour réduire ainsi le risque de complications oculaires, rénales, neurologiques, cardiovasculaires, sévères et coûteuses (12 % des dépenses de santé mondiales, soit 602 milliards d’euros - Atlas Fédération international du diabète 2015).
Qu’est-ce que le diabète ?
La Fédération française du diabète définit le diabète comme « un trouble de l’assimilation, de l’utilisation et du stockage des sucres apportés par l’alimentation. Cela se traduit par un taux de glucose dans le sang (encore appelé glycémie) élevé : on parle d’hyperglycémie. »
Il existe deux types de diabète :
- Le diabète de type 1, appelé autrefois diabète insulinodépendant (DID). Il concerne les enfants, les adolescents ou les jeunes adultes. Son origine est mal connue. Il existerait une prédisposition génétique (familiale) mais il semblerait qu’il y ait d’autres causes.
- Le diabète de type 2 apparaît généralement chez les personnes âgées de plus de 40 ans (même si, aujourd’hui) les premiers cas d’adolescents et d’adultes jeunes touchés apparaissent en France. Sa cause est clairement le surpoids, l’obésité et le manque d’activité physique chez des personnes génétiquement prédisposées.
Quelles sont les causes du diabète ?
Les causes du diabète sont multiples et variées, selon les individus. Mais l’augmentation du nombre de malades semble liée au vieillissement de la population, à l'amélioration de l'espérance de vie des personnes traitées et surtout à notre mode de vie : surpoids, obésité, manque d'activité physique.
Les études montrent en outre des disparités liées à l’âge, au sexe (les hommes sont plus touchés que les femmes), aux conditions sociales (plus on est pauvre, plus on est touché par le diabète), ainsi que des disparités géographiques (les départements et régions d'outre-mer et le nord de la France sont les plus touchés).
La chronique d’Anne Berger dans la matinale du lundi 14 novembre
- Est-ce que faire attention à ce qu’on mange peut vraiment protéger du diabète ? Oui et non, ça dépend du diabète dont on parle parce que, comme vous le savez, il y a deux types de diabète, le diabète de type I et le diabète de type II. C’est très important de faire la différence… Même si ils se caractérisent tous les deux par un excès de sucre dans le sang, les causes de cet excès de sucre ne sont pas du tout les mêmes…
- Quels sont les types de diabète? Le diabète de type 1 qui concerne à peu près 10 % des malades - se manifeste très tôt, dès l’enfance ou l’adolescence est une maladie auto-immune. Ca veut dire que le système immunitaire va se mettre à combattre ses propres cellules… Sans qu’on sache encore aujourd’hui vraiment pourquoi mais ça n’est absolument pas dû à une mauvaise alimentation.
- Pour le diabète de type 2, c’est différent ? Oui, ça n’est pas un hasard si autrefois on parlait de diabète maigre pour le type 1 et diabète gras pour le type 2. Même si il y a aussi des prédispositions génétiques pour le type II, il survient souvent après 40 ans et est clairement une conséquence de notre mode de vie : on mange trop riche et on ne bouge pas assez !
- Et quand on dit que le diabète est devenu une épidémie, c’est de ce type de diabète dont on parle? Oui et je trouve qu’on devrait vraiment le préciser plus souvent. Le diabète de type II est très souvent lié au surpoids et à l’obésité et ça ne vous étonnera pas si je veux dis qu’il y a de plus en plus d’adolescents qui présentent ce type de diabète...
- Alors qu’on peut l’éviter ? Oui, peut-être pas complètement mais on peut au moins retarder son apparition. En révisant ses habitudes alimentaires, en perdant du poids, en faisant de l’activité physique, on réduit vraiment les risques d’avoir cet excès de sucre dans le sang qui entraîne des complications gravissimes, on va le rappeler !
- Et si le diabète est diagnostiqué, il est encore plus important de faire attention à ce qu’on mange, je suppose ? Ca fait vraiment partie du traitement, et parfois revoir son alimentation va suffire à contrôler un diabète de type II.
- Et contrairement à ce qu’on pense souvent, on peut manger de tout… Il n’y a pas de « régime spécial» pour diabétiques, enfin il n’y en a plus et ça c’est vrai pour le type I comme pour le type II. Il faut juste réduire les aliments gras, salés, sucrés, pour reprendre la formule qui nous concerne tous, diabétiques ou pas : réduire les aliments gras, ça ne veut pas dire plus de graisses. Le corps a besoin de lipides, ce qu’il faut réduire, ce sont les acides gras saturés, qu’on retrouve dans les produits d’origine animale, comme les viandes grasses, la charcuterie, les fromages…
- Et on se méfie aussi des produits industriels ! Oui, les pâtisseries, les plats cuisinés… C’est à fuir quand on est diabétiques, parce qu’ils sont riches en graisses et en sucres et en sels !
- Le sucre et le sel, il faut vraiment les éviter? Là encore, il faut relativiser. Il ne s’agit pas de les proscrire complètement mais de les limiter… Contrairement à une idée reçue, le sucre ou plutôt les sucres ne sont pas interdits, les glucides sont même très importants… C’est la principale source d’énergie du corps et du cerveau
- Donc pas question même quand on est diabétique de s’en priver complètement ? Tout à fait. Mais évidemment, il faut contrôler la quantité consommée et la repartir tout au long de la journée, en privilégiant les aliments qui contiennent des sucres que le corps va absorber lentement, ceux qui ne vont pas faire augmenter le taux de glycémie trop vite. On appelle ça, et les diabétiques connaissent bien, les aliments à indice glycémique bas. C’est le cas des laitages, certains fruits et légumes aussi.
- Lesquels ? Certains fruits et légumes ont en effet un index glycémique haut. Côtés fruits, les ananas, melons, pastèques. Pour les légumes, les carottes, les navets et même les pommes de terre qu’il vaut mieux manger cuites à l’eau que frites, par exemple...
- Et côté féculents toujours, on limite le pain… Le pain blanc oui, on préfère le pain complet, même chose pour le riz ou les céréales.
- Mais les aliments vraiment sucrés, là c’est interdit ! Les bonbons, le chocolats, les gâteaux… Non, ils ne sont pas interdits non plus. De manière occasionnelle, c’est possible, même pour les enfants diabétiques, on va le redire ! A la fin d’un repas ou pour un goûter d’anniversaire par exemple. Il faut juste le prévoir et tenir compte de l’apport supplémentaire en glucides en augmentant la dose d’insuline avant pour qu’on n’ait pas de pic de glycémie…
- Réguler leur taux de glycémie, c’est vraiment un impératif pour les diabétiques? Oui, c’est vital mais peut-être bientôt moins contraignant. Car avec le nouveau dispositif testé sur des patients du CHU de Besançon, on peut rêver que demain, les diabétiques n’auront plus des petites piqûres au bout du doigt.