Les 280 salariés de la fonderie MBF à Saint-Claude doivent attendre juin. Le tribunal de commerce de Dijon s’est réuni ce 25 mai. L'unique offre de reprise n'est pour l'instant pas acceptée. Les juges accordent un nouveau délai pour les repreneurs éventuels.
Le tribunal de commerce de Dijon s’est réuni ce mardi 25 mai. Il devait choisir entre la liquidation ou la reprise de l'entreprise. Elle produit des pièces de moteur pour les voitures des groupes PSA Peugeot-Citroën et Renault. Coup de théâtre : la décision est finalement reportée pour les salariés de la fonderie MBF à Saint-Claude (Jura). Il n’a pour l’instant pas validé l’offre de reprise déposée par Mickaël Azoulay. L’entrepreneur lyonnais assure pourtant avoir l’argent nécessaire pour son offre. En attendant, un nouvel appel aux repreneurs est lancé. Ils ont jusqu’au 9 juin pour déposer des dossiers de candidature. Le tribunal de commerce de Dijon doit ensuite désigner le 15 juin un nouveau repreneur pour cette entreprise du Jura.
Dans un courrier adressé à l’ensemble du conseil régional, la présidente de région Marie-Guite Dufay évoque la possibilité d’intervenir dans la reprise de la fonderie MBF. Selon Marie-Guite Dufay, le projet doit prendre la forme d’un « montage public-privé », entre la Région et des entreprises et investisseurs privés. Cette option est possible depuis 2016, grâce à un décret fixant les règles qui permettent aux régions de prendre des participations dans les sociétés commerciales.
L’ensemble des sommes exigées dans le cadre de la reprise est compris entre un et deux millions d’euros. Dans ce cas de figure, la région estime qu’elle peut apporter une contribution comprise entre 300.000 et 600.000 euros. Ce projet d'intervention a été validé par le président de la République, dont les services se sont chargés personnellement de suivre ce dossier.
Mobilisation régionale et nationale
Les 280 salariés de la fonderie Jurassienne sont en grève depuis 55 jours. Ils ont entamé une série d’actions, afin de sensibiliser les acteurs régionaux et nationaux. Les employés n'ont pas hésité à mener des grèves de la faim, des manifestations, blocus. Dernière action en date : la menace de faire exploser leur usine de Saint-Claude, en disposant des bouteilles de gaz et d’oxygène autour du site, si l’offre unique de reprise par Mickaël Azoulay est rejetée.
Cette offre a les faveurs des salariés. Ce 25 mai encore, les salariés rassemblés devant leur usine fondaient leur espoir dans ce plan de reprise. Selon l'un d'entre eux, l'issue de cette lutte est proche : "Espérons que ce soir soit la fin d'une bataille, d'une lutte pour l'emploi, pour ces 250 personnes, 250 familles qui n'attendent que cette décision-là du tribunal de commerce pour que cette entreprise continue à vivre dans son bassin d'emploi. Je pense que le tribunal de commerce prendra la bonne décision cet après-midi".
Même avis pour un autre de ses collègues. Il ajoute que l'ensemble des actions menées ont contribué à attirer davantage l'attention sur leur cause. "Pour l'instant ça va, on a un petit peu d'espoir vu les actions qu'on a menées ces derniers temps. On passe un petit peu plus au niveau national, donc les politiques nous écoutent. On espère qu'ils vont accepter le dossier de Mickaël Azoulay. Après, on n'aura pas la réponse cet après-midi, mais il y aura un délai de 48 heures pour qu'ils prennent leur décision", explique cet autre employé de MBF.
Offres de reprise
Jusqu’à présent, il y a un seul repreneur connu pour l’usine MBF. Il s’agit de l’entrepreneur lyonnais Mickaël Azoulay. L’homme nous expliquait déjà vouloir reprendre la fonderie, car il avait "été séduit et intéressé par le savoir-faire des salariés et l'outil de production". Entre-temps, la région Bourgogne-Franche-Comté s’invite aussi dans le sujet. Dans une lettre adressée à l'ensemble du conseil régional, elle propose un investissement partagé avec des entreprises privées.