Des milliers de maisons se sont fissurées sous l'effet de la canicule, en 2018. Plusieurs mois plus tard, leurs occupants espèrent toujours être indemnisé. L'association "Les oubliés de la canicule" milite pour obtenir un décret catastrophe naturelle qui permettrait la prise en charge des travaux.
Tout autour de la maison de Françoise, retraitée vivant à Perrigny, des fissures traversent les murs. Elles sont apparues à la fin de l'été, suite à la canicule de 2018 : le sol argileux aurait bougé à cause de la sécheresse. Depuis, les cloisons continuent de craquer. "Ca nous inquiète parce qu'on avait envie d'aménager notre appartement pour passer nos vieux jours dedans. Là on est embêtés, aussi bien financièrement que moralement", déplore Françoise Parent.
Dans le Jura, 1 500 foyers seraient concernés par ces fissures d'après l'association "Les oubliés de la canicule". Mais sans reconnaissance de catastrophe naturelle par l'Etat, impossible de se faire financer les travaux qui peuvent coûter plusieurs centaines de milliers d'euros.
"Il y a beaucoup de gens qui ont peur, qui ont signé des chèques et beaucoup d'artisans ont même fait du porte-à-porte en voyant des maisons fissurées pour proposer leurs services et arnaquer les gens", informe Gérald Grosfilley, président de l'association.
Toujours dans le Jura, les fissures apparues dans la maison de Jean-Paul Roussey ont empêché de fermer la fenêtre pendant plusieurs mois. Les propriétaires ont déclaré les dégâts et depuis, ils attendent. "Ca va être long. Au mois de janvier on nous avait dit qu'on aurait peut-être une petite décision, mais jusqu'à présent il n'y a rien eu de fait", rapporte Jean-Paul Roussey. "Les oubliés de la canicule" seront reçus par le Sénat la semaine prochaine. Ils espèrent que l'état de catastrophe naturelle sera reconnu dans 200 communes du Jura d'ici huit mois.