Agression raciste à Dole: une peine de prison ferme requise en appel pour le septuagénaire qui a foncé en voiture sur un père de famille d’origine maghrébine

Le retraité de 72 ans, qui a insulté de « sale bicot » un Dolois avant de tenter de l’écraser avec sa voiture, avait été condamné en première instance à cinq ans de prison dont deux avec sursis.

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La vidéo de l’agression avait donné une dimension nationale à l’affaire.

Le 21 avril dernier, à Dole (Jura), Adil Sefrioui et son épouse repèrent un homme devant chez eux, qui semble prendre des photos de leurs enfants. Le père de famille sort et interpelle l’individu.

Rapidement, le ton monte, et les insultes racistes fusent. Mme Sefrioui filme la scène. « Sale bicot ! (…) Tiens amène-toi devant la bagnole », lance notamment le retraité à Adil Sefrioui.  

Le vieil homme remonte à bord de son véhicule, semble s’éloigner puis revient. Sa voiture fonce sur Adil Sefrioui et défonce la palissade de son jardin. 

"S'il n'est pas mort, s'est parce qu'il a eu le réflexe de sauter sur le capot", raconte Me Jérôme Pichoff, l’avocat de la victime. 

Condamné en première instance, au mois de juillet, à cinq ans de prison dont deux avec sursis, le retraité avait fait appel. Pour ce nouveau procès à Besançon, il ne s’est pas présenté devant la Cour.  

Ce dossier, c'est un homme raciste qui fonce sur un homme, maghrébin, pour au mieux le blesser, au pire le tuer.

Jérôme Pichoff, avocat d’Adil Sefrioui

Lors de ce procès d’appel à Besançon, Adil Sefrioui, 42 ans, a raconté être encore hanté par la scène : "l'impact, boum, les cris des petits... Moi je me suis envolé sur la voiture"

L’avocat de l’accusé, Me Damien Varlet, a demandé à la Cour de "ne pas partir en croisade contre le racisme". Son client est « un homme âgé, [qui] a subi des insultes, il a été frappé, il s'est senti agressé et empêché de partir ».  

L'avocat général, Emmanuel Vion, rappelle de son côté que "M. Sefrioui a subi plusieurs fractures des vertèbres et aurait pu être paralysé (…) "Sale bicot", c'est un mot que seuls les racistes structurels peuvent utiliser ».  

Le magistrat a requis une peine de trois ans d'emprisonnement, dont deux ans avec sursis.  

La Cour d’appel rendra sa décision le 18 novembre.  

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