Le Bisontin Khaled Cid et Beouw, rappeur originaire de Marseille, ont mis en ligne un clip musical qui retrace l'agression raciste dont a été victime le Comtois, en février 2021 à Besançon (Doubs). Cette chanson se veut une réponse au "phénomène de haine raciale de plus en présent dans notre pays".
Trois mois après son agression, le Bisontin Khaled Cid va bien mieux, en tout cas physiquement. En février dernier, sa vie basculait après avoir croisé la route d'un jeune néo-nazi de 24 ans, dans le quartier Marulaz à Besançon (lire notre article).
De cette violence raciste, l'ancien lauréat du prix "Talents des Cités 2018" garde évidemment des séquelles psychologiques, mais il n'a pas l'intention de se laisser abattre. Ce 30 avril, un clip de rap intitulé "Je suis Khaled" a été mis en ligne sur la toile. Avec son ami rappeur marseillais Beouw, le Bisontin a décidé de répondre en musique à "un phénomène de haine raciale de plus en présent dans notre pays".
"Il voulait répondre à sa manière"
"C'est un ami qui était avec moi à l'école, avec lequel je suis parti en stage aux Etats-Unis. Quand il a appris mon agression, ça l'a énormément touché. Il voulait répondre à sa manière" nous confie Khaled Cid. Cette chanson de plus de 4 minutes aux paroles poignantes retrace le parcours du Bisontin fils d'immigrés algériens, et revient sur l'attaque sauvage dont il a été victime un soir d'hiver alors qu'il rentrait du travail.
Le clip a été tourné à Besançon, au coeur du quartier des Clairs Soleils, dont est originaire Khaled, mais aussi dans le quartier Marulaz et Battant, où s'est déroulée l'agression. "Cette aventure, cet élan de solidarité nous a permis de ne pas penser à l'agression mais d'être dans une ambiance de projet. C'est super de leur part d'avoir mis en place ça" explique-t-il.
Concours de circonstances ou reflet d'une triste France ? Jugés pour nos racines, qu'est-ce qu'on peut faire à ça ? Je sens pousser le racisme. Est-ce vraiment un hasard ?
Un soutien à Adil, victime d'une agression raciste à Dole
Jeudi 29 avril, Khaled Cid a souhaité se rendre au chevet d'Adil Sefrioui, le Dolois violemment agressé devant chez lui sous les yeux de sa femme et ses enfants (lire notre article). Le Bisontin s'est évidemment reconnu dans l'histoire d'Adil et a tenu à lui témoigner tout son soutien. C'était également pour lui l'occasion de le conseiller dans les nombreuses démarches judiciaires et médicales qui l'attendent, et ainsi l'aider à faire valoir au mieux ses droits.
Franchement, ça m'a fait de la peine. C'était vraiment émouvant. J'ai vu dans ses yeux ce qu'il ressentait. On s'est compris tout de suite. Il a aussi vu la mort en face de lui.
L'entrepreneur de Besançon conclut : "C'est difficile parce qu'en plus, les premiers jours après son agression, il était vraiment vraiment seul. Moi, ça a été médiatisé rapidement. J'ai eu des soutiens rapidement. Mais lui, il s'est senti complètement abandonné. Et en plus son agresseur était en liberté...".
L'auteur présumé de l'agression, âgé de 72 ans, a été placé en garde à vue lundi 26 avril. Il sera jugé par le tribunal correctionnel de Dole pour des faits de violences volontaires avec arme et injures racistes. Le procès se tiendra le 28 mai.