Khaled Cid, un entrepreneur bisontin a été violemment passé à tabac par un homme, lundi 1er février, rue Marulaz à Besançon. La victime, extrêmement choquée, s'exprime pour que cette histoire ne reste pas impunie et pour dénoncer cet acte ignoble. Témoignage.
Le récit rapporté par Khaled Cid fait froid dans le dos et rappelle à quel point la folie raciste est destructrice, lorsqu'on a le malheur de croiser son chemin. Le natif de Besançon est évidemment très touché par la violente agression qu'il a subi la veille, place Marulaz en centre-ville, alors qu'il garait sa voiture après un rendez-vous professionnel.
Il était environ 21h, quand Khaled Cid, s'approche d'un horodateur pour payer son parcmètre en avance, en prévision du lendemain matin. Un homme, visiblement "pas dans un état normal" l'interpelle : "Tu es de la police ?" lui lance le grand gaillard d'environ 2 mètres, selon la description faite par Khaled. Le Bisontin lui répond que non : "Je rentre chez moi. Non je ne suis pas de la police, regarde, je suis en costume". Il commence à comprendre que quelque chose ne va pas.
Je commence à prendre peur, et à comprendre que le mec n'est pas dans un état normal. Il a dit 'ah un arabe en costard, je vais me le faire !' Il s'est jeté sur moi, il était déterminé. Je n'avais jamais vu ça de ma vie.
Pendant plusieurs minutes, Khaled essaie de se défendre et d'esquiver les coups qui pleuvent, en vain. Il finit à terre sous les insultes racistes. "Deux mètres de haut, des yeux qui sortent des orbites... Il me disait, je vais te tuer sale arabe ! Je me suis retrouvé au sol et il a continué à me frapper" rapporte l'homme de 35 ans au souffle court, en raison de deux côtes cassées et de la violence du choc. "Je peux vous le dire, franchement, j'ai cru que je ne reverrais jamais mon fils. J'ai cru que j'allais mourir là. C'était juste horrible" témoigne-t-il.
C'est la police bisontine qui vient en aide à Khaled Cid, avant même qu'il ne réussisse à prévenir les secours. "Je remercie la police d'être intervenue aussi rapidement. Sans ça, je ne sais pas si je serais encore vivant" tient à préciser l'entrepreneur franc-comtois. Les sirènes font fuir son agresseur, rapidement rattrapé par plusieurs policiers qui peinent à le maîtriser en raison d'une rage incompréhensible. Khaled est quant à lui transporté à l'hôpital duquel il ressort avec au moins 8 jours d'ITT.
L'ancien lauréat du prix "Talents des Cités 2018", avoue n'avoir jamais été victime de racisme, malgré ses origines maghrébines.
Le plus gros choc, c'est de me rendre compte que des personnes sont prêtes à tuer pour une couleur de peau. Gratuitement. Je sais qu'il y a du racisme, mais à ce point là... Je ne pensais pas que ça existait. J'ai grandi à Clairs Soleil, je suis allé à Marseille, aux Etats-Unis et même dans les quartiers les plus chauds de Miami... Je n'ai jamais été confronté à ça... Le racisme prêt à tuer. Ca existe quoi.
L'agresseur présumé, un certain Philippe, n'en est pas à son premier coup d'essai, selon le correspondant de presse de Radio Bip/Média25 Toufik de Planoise. Selon ce dernier, il est "bien connu pour plusieurs méfaits". Toujours selon Toufik de Planoise, il aurait évolué au sein du « Front comtois » et du « Bunker » ainsi que dans les troupes de la division néonazie « Azov » "en 2017 ramenant expérience et armes à la maison, sa présence à des descentes dans des bars du centre en 2019-2020, et plus récemment fin 2020 son apparition en Savoie afin d'y établir un garage et en Suisse à travers un énième groupuscule nommé « Swastiklan. »"
Khaled Cid a porté plainte. Une enquête a été diligentée et la garde à vue de l'individu en question est toujours en cours, à l'heure où nous rédigeons cet article. Cette affaire va être, dans les heures qui viennent, transmise au parquet de Besançon. Pendant que la justice suit son cours, de son côté, Khaled mettra du temps à se remettre psychologiquement de cette agression, bien après que les blessures physiques ne s'estompent. "Il faut de tout pour faire un monde, mais ces gens là on s'en passerait bien" conclut le Bisontin.
L'agresseur présumé sera présenté devant un juge, en comparution immédiate, ce mercredi à 14h.