Batteries électriques : Solvay investit 300 millions d’euros dans son usine de Tavaux dans le Jura

D’ici 2024, l’usine Solvay de Tavaux devrait devenir le premier site européen de PVDF, une catégorie de plastique utilisé dans les batteries lithium-ion électriques. 300 millions d’euros sont investis pour augmenter les capacités actuelles du site du Jura. Un soulagement pour les 640 salariés de la plus grande plateforme chimique de France.

Investir en Chine ou en France ? Pour son produit d’avenir, le PVDF (polyfluorure de vinylidène), le groupe international Solvay a choisi de ne pas miser uniquement sur la Chine, principal producteur de batteries électriques. C’est en France, à Tavaux dans le Jura, que 300 millions d’euros seront investis pour faire de cette usine le premier site européen de PVDF, une catégorie de plastique qui sert de liant et de membrane dans les batteries électriques. 

Dans un communiqué, la préfecture de Bourgogne Franche-Comté se félicite de ce choix et précise que cet "investissement est notamment possible grâce au soutien de l’État au travers du plan France relance, sur le volet résilience". Ni la préfecture, ni l'entreprise ne souhaite divulguer le montant de cette aide publique.

Un « soulagement », une « fierté  et une satisfaction » pour les salariés du site historique du groupe chimique. 100 à 150 postes de travail devraient être créés sans compter les répercussions sur les emplois indirects.

Le transport utilisant l’énergie électrique est un secteur d’avenir d’où le développement de cette production de PVDF.

Utilisé dans les batteries, ce polymère fluoré améliore les performances et la durabilité des véhicules électriques. Elle offre à l’utilisateur une combinaison unique de propriétés qui se traduit par une plus longue durée de vie des équipements

Site internet de Solvay

Solvay le fabrique aussi en Chine. En novembre 2019, le groupe a décidé de doubler les capacités de production de ce polymère dans son usine de Changshu pour accompagner le développement de ses clients chinois.

Plus de deux ans plus tard, c’est en France que le groupe annonce le doublement de ses capacités de production. L'objectif est de produire 35 000 tonnes de PVDF par an à partir de 2024. Un volume que l'on ne peut pas comparer à l'usine chinoise, Solvay ne souhaitant pas communiquer le volume de production de PVDF en Chine.

Avantage compétitif

Une aubaine pour le site de Tavaux, plus grande plateforme chimique de France. «Tavaux a un avantage unique au monde, explique le directeur du site Jean-Louis Lorand. Nous avons une immense chance d’avoir une intégration de tous nos produits intermédiaires sur le site. Cela donne un avantage compétitif qui est décisif".

Aujourd’hui, « les batteries électriques sont produites en Chine ou en Asie du Sud-Est, rappelle Jean-Louis Lorand, le directeur du site de Tavaux. Nous envoyons notre PVDF vers la Chine ou l’Asie du Sud Est. Nos clients construisent leurs batteries et les ramènent en Europe pour les mettre dans les voitures fabriquées en Europe ».

Objectif réindustrialisation

C’est une merveilleuse opportunité d’accompagner la réindustrialisation française et européenne dans le domaine des batteries électriques. Tout le concept actuel est de ramener les producteurs de batteries. Cela donne une force considérable à Tavaux.

Jean-Louis Lorand. Directeur du site de Solvay à Tavaux.

 Et de souligner la toute récente annonce de l’implantation à Dunkerque d’une troisième usine de batteries en France par l’entreprise grenobloise Verkor.

D’ici 2030, l’Europe veut assurer 25% de la production mondiale de batteries alors qu'elle était de 3% en 2020.  En misant sur le "cœur" des véhicules électriques, l'Europe tente ainsi de rattraper son retard sur la Chine.

L’Empire du milieu investit également en Europe pour livrer les usines des constructeurs automobiles. Un marché qui devrait positionner Solvay comme le leader mondial de PVDF.  

Du PVDF dans le Solar Impulse

Dans son communiqué de presse, le groupe Solvay précise qu’il prévoit effet une augmentation de ses ventes sur son segment Matériaux dans le marché automobile, d'environ 800 millions d'euros en 2021 à plus de 2,5 milliards d'euros d'ici 2030.

La demande de véhicules électriques connaît une croissance massive. Nous tirons parti de cette tendance de fond en concentrant nos efforts sur l'innovation qui amènera des nouvelles technologies à nos clients et positionnera Solvay en tant que leader incontesté dans le domaine. Nous sommes inspirés à la fois par les bénéfices environnementaux de la transition vers une mobilité plus propre et par les opportunités commerciales qu'offrent ces nouvelles technologies.

Michael Finelli, président des plateformes de croissance de Solvay

L’industriel précise que son produit, le PVDF est un des composants essentiels du Solar Impulse, le premier avion à énergie solaire à faire le tour du monde, piloté par le célèbre Bertrand Piccard. « Nos matériaux en PVDF ont la caractéristique d’être très solides et très légers. C’est ce que nous voulons développer dans le cadre de notre politique de développement durable. » affirme Jean-Louis Lorand. Après l’industrie automobile, Solvay vise avec son PVDF, d’autres secteurs du transport comme l’aérien ou le maritime.  

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