Kohler, le propriétaire américain de l'usine de sanitaires en céramique Jacob Delafon de Damparis dans le Jura a annoncé ce mardi 15 septembre s'en séparer, faisant craindre la fermeture du site qui emploie 151 salariés.
Le groupe américain Kohler a annoncé mardi la mise en vente de son usine Jacob Delafon de Damparis, près de Dole, lors d'une réunion extraordinaire sur place du comité social et économique (CSE), a indiqué Isabelle Baudin, déléguée CGT.
Cette information a confirmé le message écrit adressé aux représentants du personnel début septembre, par lequel Kohler leur a signifié que le site de 151 salariés n'allait plus "s'inscrire dans la stratégie du groupe" à partir de 2021, a poursuivi Mme Baudin. La mise en vente concerne également l'usine de robinetterie de Reims (Marne), qui emploie 29 salariés, a-t-elle ajouté. Selon Mme Baudin, "aucune précision tangible" n'a été communiquée lors du CSE, ce qui conforte les syndicats, CGT et CFE-CGC, dans la crainte d'une fermeture du site.
L'usine de Damparis existait depuis 1899
Damparis abrite l'usine historique de la célèbre marque Jacob Delafon, où se fabriquent des sanitaires en céramique: WC, lavabos, bidets, vasques, etc. "C'est la dernière usine de céramique haut de gamme en France, c'est un savoir-faire français indéniable, dont l'origine remonte à 1899", explique Sébastien Péron, président de l'union régionale CFE-CGC de Bourgogne-Franche-Comté.
"Il faut tout faire pour pérenniser" ce site, "c'est un exemple de lutte contre la délocalisation", a poursuivi M. Péron, évoquant de prochaines initiatives auprès du gouvernement, en lien avec le conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté et le député (LR) du Jura, Jean-Marie Sermier.
Selon Mme Baudin, la décision de Kohler est "contradictoire" avec ses "discours" et ses investissements en faveur du site ces dernières années. "On nous disait qu'on progressait, en quantité et en qualité", a-t-elle relaté.
Dans son message aux représentants du personnel, Kohler a fait état d'une "surcapacité chronique" du site, de coûts de production nettement supérieurs à ceux de son usine de Tanger au Maroc, et de l'impact négatif de la crise sanitaire sur l'activité.
Sollicitée , la direction de Kohler Europe n'avait pas donné suite mardi en fin d'après-midi. Son vice-président, Lorenz Giannoni, avait déclaré être "optimiste" sur la capacité à "redonner un avenir au site", auprès du quotidien régional Le Progrès la semaine dernière.