L’entreprise française est déjà implantée à Dole dans le Jura. Ynsect grandit et construit une nouvelle ferme à insectes à Amiens en Picardie. Des scarabées y seront élevés pour devenir de la nourriture. Explications.
425 millions de dollars d’investissement. Un chiffre à donner le vertige. Le groupe Ynsect se développe et a multiplié ces derniers mois les levées de fonds.
Une ferme verticale à insectes en Picardie, la plus grand au monde
Objectif du groupe, gagner de nouveaux marchés en Amérique du Nord notamment. Et produire en Picardie de façon industrielle des protéines d’insectes, destinées à l’alimentation animale et les engrais organiques.L’usine de Poulainville près d’Amiens deviendra la plus grande ferme d’insectes au monde.
Cette ferme verticale devrait débuter sa production en 2022 pour produire 100.000 tonnes d'ingrédients à base d'insectes par an : poudres, huiles et protéines solides sous forme de sortes de croquettes.
95 emplois devraient être créés durant la première année, et 500 emplois directs et indirects d'ici trois ans, a précisé la société.
Une ferme où grandiront des scarabées Ténébrion Molitor
Les scarabées Molitor, vous les connaissez sous un autre nom : les vers de farine. Selon Ynsect, cette petite bête a plusieurs intérêts. Il consomme toutes sortes de matières organiques. Il se développe rapidement et requiert moins de surface, moins de terre et moins d’eau que les autres chaînes de production de protéines animales, selon l’entreprise. Un insecte qui nourrit aujourd’hui nos animaux de compagnie, et qui sait demain l’homme ?Dole, la première “fermilière” du groupe Ynsect
La technologie d’élevage des scarabées Molitor était déjà utilisée sur le site de Dole dans le Jura dont la capacité maximale de production s’élève à 30 tonnes par mois.A Dole dans le Jura, Ynsect est implanté depuis 2017. Le site emploie actuellement une cinquantaine de salariés. “On est parti en 2014, d’une entreprise qui effectuait beaucoup de recherche et développement, et maintenant on est sur une usine qui produit beaucoup de protéines, et qui travaille au développement d’une nouvelle usine, c’est gratifiant” explique Cyril Canitrot, expert en élevage à l’usine doloise.
“On peut produire 1000 tonnes par an à Dole, l’usine d’Amiens produira 100.000 tonnes par an, c’est 1000 fois plus” ajoute-t-il.
La levée de fonds effectuée par le groupe français va bénéficier à l’usine amiénoise, mais également à celle du Jura. “L’impact sur Dole, c’est quelques emplois supplémentaires, et potentiellement de nouveaux marchés autres que l’alimentation des chats, chiens, poissons et les engrais pour les plantes” précise Antoine Hubert, président et co-fondateur d’Ynsect.
Car le fameux scarabée Molitor, permet aussi de fabriquer des engrais, désormais commercialisés dans certaines jardineries pour fertiliser en bio.