Jacob Delafon : “C’est une usine du Jura qu’on peut sauver” estime la CGT

Le groupe de la Meuse Kramer a renoncé mardi 23 février à son offre de reprise de l’usine de céramique située à Damparis dans le Jura. 144 emplois sont en jeu. Des réunions sont toujours en cours selon nos informations.

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C’est la dernière usine de céramique en France. Le berceau de la marque Jacob Delafon. Le site appartient aujourd’hui au groupe américain Kohler qui veut se séparer  de cette usine depuis septembre 2020  parce que le site "n'entre plus dans sa stratégie" à partir de 2021.  

L’unique offre de reprise a échoué. Le groupe meusien Kramer renonce. Il a déploré mardi "l'opacité dont a fait preuve le groupe Kohler en matière d'informations (...)" et a conclu à "l'impossibilité de mener à bien" le projet de reprise. Kramer envisageait la reprise 91 emplois.

La CGT monte au créneau pour défendre plusieurs usines en France

L’usine Jacob Delafon de Damparis dans le Jura, fait partie des sites pour lesquels la CGT se mobilise. Le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez a lancé mercredi à Paris une campagne pour la défense de l'industrie en France, qui le conduira à se déplacer sur tout le territoire jusqu'à la fin de l'année, à raison d'un déplacement par mois. Plusieurs entreprises menacées de fermeture ou déjà fermées "pourraient être sauvées" si l'Etat s'en donnait les moyens, a estimé Philippe Martinez, citant La Chapelle Darblay, Luxfer ou Jacob Delafon, où des "projets concrets existent pour un redémarrage rapide" mais "se heurtent au refus de vente des actifs par les multinationales propriétaires".

Au sein de l’usine Jacob Delafon, Isabelle Baudin, élue CGT est toujours inquiète pour l’avenir du site. Il s’annonce bien sombre. “Pour nous Kohler a savonné la planche, pratiqué une politique de terre brûlée. Pour nous, ils sont à l'origine de la pétition qu’il y a eu avec la complicité d’un ou quelques uns qui sont contre le repreneur" dit-elle. “On a du mal à encaisser… mais nous allons essayer de nous battre pour tenter de sauver des emplois” ajoute la syndicaliste.

Des salariés divisés entre eux, des tensions dans l’usine

Devant l’entrée de l’usine jurassienne. La division est perceptible. Une soixantaine de salariés ont envoyé un courrier au possible repreneur. “Ce n’était pas contre Kramer, c’était pour avoir le choix de partir. Cela fait 10 ans que je travaille dans la céramique. Ce n'est pas un boulot facile. Et puis il y a la silice qu’on respire, c’est pas terrible, je voulais passer à autres chose, à des métiers d’avenir parce que la céramique en France je pense que c’est fini” explique ce salarié.

Partir avec des indemnités de licenciement. Plutôt qu’être repris, avec une incertitude sur le devenir de l’entreprise. Un choix qu’ont fait certains. Pour d’autres, la reprise était vitale. “Vous savez quand on a une famille à nourrir, un prêt pour la maison. oui, moi j’étais pour la reprise. Pour avoir un salaire à la fin du mois” lance un autre salarié. Les tensions sont perceptibles au sein de l’usine. Le gouvernement a expliqué "tenter de renouer les liens du dialogue aujourd'hui rompus entre les deux groupes pour voir si une solution de reprise peut exister". Le groupe Kramer avait jusqu'à ce jeudi 25 février pour déposer son offre de reprise. 

 

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