"La belle de Cadix" et ses yeux de velours ça ne vous dit rien ? À Dole, une association continue à investir un genre musical devenu culte tant il est décrié ou adoré.
Épisode 1 : le retour de la Belle de Cadix à Dole 45 après
Ils n'avaient pas chanté La belle de Cadix depuis près d'un demi-siècle. Si les jongleurs de Notre-Dame ont voulu rejouer à la commanderie de Dole l'une des œuvres les plus célèbres de Francis Lopez, c'était aussi en mémoire de leur ami et metteur en scène Pierre Sybil, disparu en 2020. Il était l'un des plus ardents défenseurs de l'opérette en France. Les productions ambitieuses des jongleurs ont depuis longtemps trouvé leur public. Dole et Dijon sont les villes qui programment régulièrement des opérettes dans notre région.
Épisode 2 : Francis Lopez, le roi de l’opérette française d'après-guerre
Le hasard de l’histoire l’a fait naître à Montbéliard en 1916 mais c’est au pays basque, et le regard sans cesse tourné vers un sud toujours ensoleillé que Francis Lopez a puisé son inspiration. Ce diplômé de médecine et de dentaire s’est mis à composer alors qu’il était mobilisé. Il propose un jour ses chansons à un grand orchestre parisien. Le succès est immédiat. Mais c’est en créant des opérettes dès 1945 avec la complicité du librettiste Raymond Vincy et surtout celle d'un ténor espagnol alors inconnu, Luis Mariano, que Francis Lopez va triompher. La belle de Cadix ou le Prince de Mexico vont faire fredonner la France pendant des décennies. "les gens ont assez de problèmes, quand ils viennent au spectacle ce n'est pas pour s'y replonger, je suis là pour les distraire" répétait F.Lopez qui assumera toujours cette trilogie : Du chant ,de la danse et de la comédie dans des décors bien sûr ensoleillés.
Quand j'ai débuté il y a 50 ans, on me disait que l'opérette était finie, que c'était pour les vieux. Et bien ils tiennent le coup les vieux, ils sont toujours là.
Renaud Sorel, Metteur en scène de la Belle de Cadix
Épisode 3 : des artistes professionnels et amateurs ensemble sur scène
Dans les productions des jongleurs de Notre-Dame, on associe des musiciens (dirigés par le Chef Bruce Grant), des chanteurs et des comédiens professionnels avec des amateurs qui participent au spectacle, en coulisse ou sur scène. Les deux représentations doloises étaient très attendues après la pandémie. Elles étaient supervisées par Roby Faivre, une figure incontournable des jongleurs et de la culture à Dole. Hélas, même dans l'opérette, la tristesse peut s'inviter. Quelques jours après les spectacles, Roby Faivre qui avait souhaité monter une dernière fois sur scène, disparaissait à l'âge de 87 ans.
Épisode 4 : l'opérette : déclin ou renaissance ?
L'opérette du 19ᵉ siècle, en particulier l'œuvre d'Offenbach, a retrouvé les faveurs du public et des maisons d'opéras. Les créations de Francis Lopez connaitront-elles le même destin ? Seront-elles encore jouées dans 50 ans ? Défendues sur scène par de vrais artistes lyriques, ce qui est loin d'être le cas des comédies musicales, les opérettes lopéziennes souffrent toujours du rejet de certains milieux culturels. C'est pourtant ce côté décalé qui en fait aujourd'hui toute la saveur sans même parler de ces airs que tout le monde retient en quelques secondes. Lopez était un génie de la mélodie. D'ailleurs, peu importe que la Belle de Cadix n'ait jamais vraiment eu sa place à la grande table de l'opéra, le public lui a toujours été au rendez-vous.