Privés de chiffre d'affaires, les 58 campings du Jura, un des départements les plus touristiques de Bourgogne Franche-Comté, se posent de nombreuses questions sur leur avenir. La première d'entre elles : quand pourront-ils reprendre une activité, même partielle ?
Quand vont-ils pouvoir rouvrir ? La clientèle sera-t-elle présente ? Quelles règles d'hygiène devront être respectées ? Vont-ils pouvoir embaucher des saisonniers ? Les gérants de campings s'interrogent. « On ne sait pas où on va, on ne sait pas du tout de quoi sera fait demain », s'inquiète Sylvie Costentin qui tient avec son mari le camping de la Marjorie à Lons-le-Saunier.
La saison devait commencer à Pâques pour l'hôtellerie de plein air du Jura mais pour l'instant, tout est à l'arrêt, et aucune date de reprise n'a été communiquée. « Les discussions auront lieu fin mai », explique Jean-Pierre Costentin, gérant de camping et président de la fédération de l'hôtellerie de plein air du Jura, qui espère que sa profession recevra des consignes le 2 juin.
« Avec le syndicat, nous avions proposé un plan de remise en route progressive à partir du 15 mai, avec d'abord une réouverture des locatifs et des emplacements de camping-cars mais cela n'aura pas lieu. » Jean-Pierre Costentin espère maintenant une reprise d'activité, même partielle, pour mi-juillet. « Le camping, c'est la promiscuité, la bonne ambiance, tout ça est remis en cause. »
Des conséquences économiques immédiates
Comme les restaurants, les campings sont donc privés de chiffre d'affaires jusqu'à nouvel ordre.
« Les petites structures pourront s'en sortir avec les aides des collectivités locales, mais pour les gros campings, l'absence de chiffre d'affaires en juin aura des conséquences immédiates », d'après Jean-Pascal Chopard, président du Comité départemental du tourisme.
Dans les campings, les annulations se multiplient
Même rouverts, les campings ne sont pas sûrs de retrouver leur clientèle. « On ne sait pas si les clients étrangers pourront être présents, notamment les Hollandais, les Belges et les Allemands. », s'interroge Jean-Pierre Costentin. Dans le Jura, la clientèle étrangère représente près de la moitié des nuitées en campings. « Et si les gens viennent, que vont-ils pouvoir visiter ? » Sans accès aux lacs, sans cures thermales ni animations estivales en ville, difficile pour ce professionnel d'imaginer la saison.
Depuis que le Jura a été classé rouge sur la carte du déconfinement, les rares clients qui avaient réservé annulent. « Cette carte a un gros impact sur le tourisme » dit-il.
En attente de consignes d'hygiène
Pour l'instant, les campings n'ont pas reçu de consignes sanitaires. « On avance vers une charte d'hygiène, précise Jean-Pierre Costentin. Pour les sanitaires communs, pas de problèmes, nous avons l'habitude de les nettoyer souvent. Mais comment allons-nous faire pour les locatifs ? »
Sa femme, Sylvie, qui travaille avec lui s'interroge également : «Nos collègues des gîtes ont reçu des consignes : ils doivent désinfecter les prises électriques, les cintres et les balais entre chaque passage et laver la vaisselle à 90°. On imagine qu'on aura le même genre de demandes. Ça va nous prendre énormément de temps ! »
« C'est l'inquiétude totale », conclut Jean-Pierre Costentin.
Soutenir la filière tourisme en faisant la promotion du Jura
Dans un premier temps, les campings préparent « l'après confinement », notamment en groupant les achats de matériels.
Mais les professionnels du tourisme voient déjà plus loin : la saison 2021. « Si on ne retrouve pas le même niveau d'activité qu'en 2019, cette crise aura des conséquences économiques à moyen terme » indique Jean-Pascal Chopard. Le Comité départemental du tourisme travaille à une large campagne de communication sur la destination Jura, avec un seul objectif : faire revenir les visiteurs dès que possible.