Le Premier ministre, Edouard Philippe, a annoncé lors du comité interministériel de ce jeudi 14 mai plusieurs mesures et la réouverture envisagée le 2 juin des restaurants en zone verte. Le syndicat des hôtels et restaurants se dit « satisfait ».
Les restaurateurs l'attendaient depuis longtemps. Ainsi que les hôtels et les restaurants. La date de réouverture de leurs établissements a été fixée au 2 juin par le gouvernement. Pour le syndicat UMIH, Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie, la situation était grave et ce " comité interministériel du tourisme était celui de la survie " pour toute une filière qui représente 8% du PIB et plus de 2 millions d'emplois.
"La profession a obtenu certaines satisfactions ce matin comme la date de réouverture fixée au 2 juin en zones vertes, mais il reste encore de grandes incertitudes pour notre profession. Beaucoup de leviers reposent sur la dette qu’il nous faudra bien rembourser alors que nous ne serons peut-être pas économiquement en état de le faire", réagit Roland Héguy, président confédéral de l’UMIH dans un communiqué de presse.
Ouverture en zone verte mais nous, nous sommes en zone rouge pour l'instant. Ca veut dire quoi pour nous ?
Une réjouissance que ne partage pas Frédéric Boillon, restaurateur à Orchamps-Vennes dans le Doubs. " Ouverture en zone verte mais nous, nous sommes en zone rouge pour l'instant. Cela veut dire quoi pour nous ? Qu'on devra attendre ? Je suis pessimiste. Je pense que le gouvernement va d'abord voir comment ça se passe avec l'ouverture des restaurants en zone verte avant de donner l'autorisation aux restos de la zone rouge" s'inquiète le restaurateur.
Quelques annonces satisfaisantes
Depuis le 15 mars, l’UMIH et les organisations professionnelles ont fait des propositions au gouvernement et ont travaillé avec lui, les banques et les assurances. Certaines d'entre elles ont été entendues comme :
- Un calendrier de réouverture des établissements au 2 juin en zones vertes.
- L’autorisation de pouvoir partir en vacances en France métropolitaine et outre-mer cet été.
- L’exonération complète des charges sociales, patronales et fiscales, de mars à juin 2020.
- La prolongation de l’indemnisation de l’activité partielle jusqu’à la fin de l’année 2020.
- Le fonds de solidarité qui restera ouverts jusqu’à la fin de l’année 2020 pour les entreprises jusqu’à 20 salariés et 2 millions de chiffre d’affaires.
- Report jusqu’à 12 mois des échéances pour les prêts bancaires.
- Le déplafonnement du ticket restaurant à 38 euros.
- La mise en place d’un guichet unique plan-tourisme.fr grâce auquel les professionnels retrouveront toutes les aides et pourront effectuer leurs démarches plus facilement et plus rapidement.
Je comprends l’angoisse des professionnels du tourisme. Pour vous aider à tenir bon face à la crise, découvrez les dispositifs de soutien dont vous pouvez bénéficier : https://t.co/phuVWdBVvb. #PlanTourisme pic.twitter.com/ndm82nmrqo
— Edouard Philippe (@EPhilippePM) May 14, 2020
Quelques points noirs subsistent toujours
Cependant plusieurs points noirs subsistent comme " L'attitude du monde des assurances qui n'alimente le fonds d'investissement qu'à hauteur d'1 milliard d'euros. Nous avons multiplié les réunions et tenté de faire avancer les débats. L’attitude inflexible des assurances est condamnable car ce sont des milliers d’entreprises qui peuvent faire faillite", dénonce Roland Héguy, le président confédéral de l’UMIH.Autre volonté non exhaucée : la demande de prise en charge des loyers. L’UMIH avait demandé leurs annulations pendant une durée de 6 mois, compensée pour les bailleurs par le fonds de solidarité. Mais la profession n'a pas été entendue sur ce point.
Pour Roland Héguy, "il y a environ 20% des hôtels, restaurants ou cafés qui n'ouvriront pas cet été et qui attendent des réponses. Il y aussi des établissements et des salariés qui resteront au chômage."
"Il y a environ 20% des hôtels, restaurants ou cafés qui n'ouvriront pas cet été et qui attendent des réponses - Les établissements et aussi les salariés qui resteront au chômage." pic.twitter.com/La2cgoyGRR
— UMIH (@UMIH_France) May 7, 2020
La vente à emporter concurrence les restaurants
Frédéric Boillon s'interroge. Est-ce qu'une fois rouverts, les restaurants accueilleront encore des clients ? " Ça vous plairait d'être servi par une serveuse portant un masque ? Et puis est-ce que la clientèle prendra le risque de venir chez nous ? Bien avant le Covid, le comportement des gens avait changé. Ils sont de plus en plus tournés vers la vente à emporter. De 2007 à 2009, le marché de la vente à emporter est passé de 7 millions d'euros à 19 millions d'euros. Est-ce que la clientèle, qui a goûté à ces drives pendant le covid, va revenir dans nos restaurants ou va-t-elle garder ses habitudes ? Il faudra sans doute se réinventer, mais on ne restera pas indemne de cette crise sanitaire" conclut Frédéric Boillon.Quant aux campings, qui relèvent de l'hôtellerie de plein air, le syndicat FNHPA, Fédération nationale de l'Hôtellerie de plein air, se réunit en conseil d'administration en ce moment-même pour voir quelles mesures peuvent être appliquées. Pour eux, il a été annoncé que les Français pourraient partir en vacances en juillet et en août. Il s'agit pour eux de voir sous quelles formes l'accueil peut être fait et comment.
Patricia Guiboux de l'Umih 25 se tient à la disposition des professionnels HCR - Tél 06.49.07.03.94.