FEUILLETON. Quand la Franche-Comté fabriquait des tracteurs

Labourier, Kiva, Messidor ou Chauvin, ces tracteurs étaient fabriqués en Franche-Comté à l'époque où la France modernisait son agriculture. Retour sur ce patrimoine industriel des trente glorieuses injustement méconnu.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

 

Episode 1 : DOUGE MESSIDOR, le tracteur de Besançon

Créé en 1880, la société bisontine Douge, aura fabriqué beaucoup de matériel et  notamment des moteurs stationnaires, ils étaient utilisés par exemple pour faire tourner le pétrin des boulangers.

En 1950, pour répondre aux besoin d’une agriculture qui se modernise et qui abandonne peu à peu la traction animale, elle fait le pari de lancer sa propre gamme de tracteurs baptisée «MESSIDOR». La production cessera en 1956 mais Douge continuera de fournir des moteurs à un autre fabricant de tracteurs : la société jurassienne Labourier.  Deux rares exemplaires de Messidor sont exposés au musée de la vie d'antan de Montlebon dans le Doubs. L’un d’entre eux appartient à Michel Douge, petit fils du fondateur de cette société aujourd’hui disparue.

Episode 2 : LABOURIER, une incroyable saga industrielle

C'est la marque de tracteurs la plus célèbre de la région. Fondé à la fin du 19ème siècle dans le Jura, Labourier se développe entre les deux guerres  avec ses engins tout-terrain et le reconditionnement de camions américains. A partir de 1945, l'entreprise qui est basée à Mouchard sort ces premiers tracteurs de série : les LD. Jusqu’à 600 personnes travailleront dans les années 50 pour la firme jurassienne. Avec son réseau de concessionnaires, la marque connait un vrai succès en France. 10 000 tracteurs sont vendus entre 1950 et 1960 !. Un taux d’équipement important et la concurrence des grandes marques du secteur vont hélas contraindre la société franc-comtoise à ralentir sa production puis à cesser la fabrication de tracteurs en 1978.

Mais Labourier était également connue pour ses véhicules spéciaux : Chasse-neige, engins forestiers, motochars etc.... Tout était fait maison ou presque puisque l’entreprise possédait sa propre fonderie. la société  Labourier existe toujours  et l'amicale Labourier préserve la  mémoire de cette marque très prisée par les amateurs de vieilles soupapes. Le plus étonnant est que la plus grande collection de tracteurs Labourier ne se trouve pas en Franche-Comté mais dans le Gard,  où la famille Imbert, des viticulteurs depuis plusieurs générations, possède  de nombreux modèles soigneusement restaurés.

Episode 3 : DHOTEL MONTARLOT, la moisson ingénieuse

Si la Bourgogne reste une terre de fabrication de tracteurs enjambeurs destinés à la vigne comme la société  BOBARD,  qui se souvient des moissonneuses batteuses DHOTEL MONTARLOT fabriquées à Châtillon-sur-Seine ?  Dans les années 50, son concept de modèle  DZL en partenariat avec Labourier, était alors d’associer à un tracteur des éléments de coupe et de battage pour constituer une moissonneuse batteuse. L’assemblage se faisait en quelques heures et le reste de l’année l’agriculteur pouvait utiliser l’engin comme simple tracteur. La production DHOTEL cessera au début des années 60. Ces machines sont rares mais heureusement le FRAMAA qui se trouve dans la Nièvre et  qui abrite la plus grande collection de moissonneuses batteuses au monde, en possède un exemplaire qui fonctionne parfaitement.

Episode 4 : KIVA et CHAUVIN, petits tracteurs...  gros culte !

L'autre grand succès de la production d’engins agricoles en Franche-Comté,  c'est la KIVA  ! Ce drôle de tracteur à trois roues créé au début des années 30 par la société Daloz va connaitre un grand succès. Des milliers d’exemplaires seront vendus jusqu’au début des années 70, époque où la marque Kiva préfère se recentrer sur de petites faucheuses afin de toucher le grand public. Les KIVA à trois roues et leur physionomie minimaliste font l’objet d’un véritable culte parmi les collectionneurs. Le plus célèbre d’entre eux est Camille Camp surnommé le docteur «es Kiva» . Il fut le premier à se mobiliser pour sauver ces tracteurs de la ferraille . Aujourd’hui, une grande fête celébre la KIVA tous les deux ans dans le Haut-Jura.


Un autre Jurassien, Albert Chauvin, s'est lui aussi lancé dans la fabrication de tracteurs en misant sur des modèles particulièrement adaptés aux zones montagneuses. La production des CHAUVIN entre 1948 et 1959 sera plus confidentielle, probablement moins de 200 unités, mais le R6 dont un superbe exemplaire est visible au musée d’antan de Montlebon est très recherché comme la KIVA. 



 

 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information