En novembre et décembre, les patients du secteur de Champagnole dans le Jura vont devoir se déplacer à Dole ou Lons-le-Saunier pour certains soins. Une décision inacceptable pour les comités de défense des hôpitaux de Champagnole et de Saint-Claude.
C’est la fermeture de trop. Une de plus sur les terres du Jura, territoire de montagne. En plein hiver, deux services de santé ferment donc. Le service de soins non programmés est pourtant destiné à “répondre à une urgence ressentie, mais ne relevant pas médicalement de l’urgence et ne nécessitant pas une prise en charge par les services hospitaliers d’accueil des urgences ». La ligne de SMUR ne sortira plus faute de personnels a confirmé la direction des hôpitaux du Sud Jura.
“On dépouille tous les hôpitaux”
Pour André Jannet, président du comité de soutien de l'hôpital de Saint-Claude, cette décision est inacceptable. “On doit nous soigner pour ce que nous sommes, la santé est un service public. Le ministre de la Santé François Braun dit qu’il va remettre de l’argent. Mais Champagnole s’est fait dépouiller déjà comme Saint-Claude. On dépouille tous les hôpitaux" déplore-t-il alors que l'hôpital est labellisé hôpital de proximité. Dans le Haut-Jura, la maternité de Saint-Claude a fermé en avril 2018. “Depuis, 13 femmes ont accouché sur le bord des routes” précise André Jannet.
“On nous dit qu’il n’y a pas de praticiens, mais si on en veut, on en trouve. On va en chercher ailleurs en Europe, mais pour cela, il faut une volonté. À Champagnole, on craint que ce soit le début d’un processus de fermeture, ces gens sont payés pour ça” dit-il en pointant du doigt l’Agence Régionale de Santé.
Pas assez de médecins, et des interventions peu nombreuses
La direction des hôpitaux sud Jura précise que le Centre de soins Non Programmés – SMUR de Champagnole a été suspendu à compter du 1er novembre 2022 et ce après des fermetures itératives ces derniers mois notamment en octobre. Il justifie cette fermeture de services durant deux mois par un nombre insuffisant de médecins urgentistes. Selon elle, 10 patients seulement se présentent en 24 heures pour être pris en charge par le service de soins non programmés. Quant au SMUR, il sortirait en moyenne une fois et demie par 24 heures. “C’est une fois et demie de trop, il faut une prise en charge des patients pour ce qu’ils sont” dénonce André Jannet, membre du CODESOHO Saint-Claude.
Cette activité du Smur sera assurée par les autres Smur périphériques, voire par des moyens héliportés.
Un appel à manifester le 26 novembre
Les deux comités de soutien des hôpitaux de Champagnole et Saint-Claude ont lancé un appel à la mobilisation samedi 26 novembre à 10 heures devant la mairie de Champagnole. Ils demandent le maintien de deux services publics pour les mois de novembre et décembre et l’assurance de leur pérennité pour assurer l’accès aux soins rapide pour la population du Jura, 30.000 personnes sur le secteur de Champagnole.
