Après avoir découvert un trésor estimé à plus de 400 000 euros l’an dernier dans une vieille maison de Morez, la municipalité vient de trouver dans un coffre-fort de cette même maison des dizaines de nouvelles pièces en or. Valeur estimée : 150 000 euros.
L’histoire semble tout droit tirée d’un roman, d’un mythe, ou d’une vieux conte qu’on raconte aux petits enfants. Pourtant c’est bien un véritable trésor qui se cachait durant toutes ces années dans les décombres de la "maison Jobez" à Morez, dans le Jura.
Un trésor découvert en deux temps
Cette vieille bâtisse, rachetée en 2020 par la municipalité dans le cadre d’une opération de redynamisation urbaine, a révélé tous ses secrets, en deux temps. Ce mercredi 14 avril, l’ouverture d’un coffre fort qui se trouvait à l’intérieur de la maison a permis de découvrir des centaines de pièces d’or, la deuxième partie du trésor. Valeur estimée : entre 100 et 150 0000 euros. Une somme qui vient s’ajouter au joli pactole déjà découvert il y a quasiment un an, dans le même bâtiment.
Car souvenez-vous, au printemps dernier, cinq lingots d’or et plus de 1000 pièces de vingts francs, elles aussi en or, avaient d’abord été découverts dans des vieux pots de confiture, au fond d’une vieille penderie. Une trouvaille historique, qui avait suscité la surprise et l’émoi des agents de la municipalité. Un peu moins celles des habitants.
"Les gens n’étaient pas tellement surpris car beaucoup de monde ici connaît l’histoire de cette maison, de la famille qui y vivait" explique le maire de Morez Laurent Petit, "Des gens savaient que cette maison avait abrité un trésor à une époque. Mais les derniers propriétaires ne l’ont jamais cherché. Ils pensaient que tout avait été donné par la famille avant eux, que le trésor avait disparu depuis bien longtemps".
Historiquement, la maison Jobez appartenait à une vieille lignée de commerçants. "La dernière génération a vécu chichement. Ils n’avaient pas beaucoup d’argent et n’avait pas cet or" rappelle le maire de Morez. Les derniers propriétaires du lieu qui cachait le trésor étaient deux frères et deux soeurs. Ils sont morts à plus de 90 ans, sans descendance. La personne qui a hérité de la maison - et par conséquent de la véritable caverne d’Ali-Baba qui s’y trouvait - a finalement décidé de vendre le tout à la municipalité.
Un trésor à 650 000 euros
"En déménageant tout ce qu’il y avait là-dedans, on a trouvé beaucoup de choses. Il y a bien-sûr eu les lingots, les pièces et plusieurs coffres forts, scellés. Au fur et à mesure on trouvait de nouvelles choses. L’excitation était incroyable » se souvient le maire, qui a finalement décidé de faire le nécessaire pour forcer les coffres, soigneusement fermés.
Et le résultat s’est avéré tout aussi saisissant que les trouvailles des mois précédents. A l’intérieur : une pochette contenant 480 pièces de vingt francs or, 50 pièces de dix francs or, et une pièce de cent francs or, portant l’estimation totale du trésor de la maison à plus de 650 000 euros. Une nouvelle découverte incroyable.
"On ne va pas cracher dessus" sourit Laurent Petit, "Le budget annuel de la municipalité est de 6 millions d’euros donc ça nous fera forcément du bien" poursuit le maire, qui va prochainement consulter ses collègues élus pour transformer l’or en finances qui puissent être intégrée au budget de la ville de Morez. "Pour l’instant les lingots dorment bien au chaud, dans un système bancaire, à l’abri. Je ne sais pas encore comment nous procéderons, peut-être en organisant une vente aux enchères" explique-t-il.
De quand datent les pièces ?
Pour l’heure, une question subsiste. Il est impossible de dater précisément l’origine de ce trésor, qui a probablement passé plusieurs centaines d’années à l’abri des regards, au fond des placards. "On a demandé une estimation au service du département. On ne saura peut-être jamais. C’est tout le mystère" regrette Laurent Petit, qui a un petit avis sur la question, "Personnellement je pense que les lingots sont assez récents. Ils doivent dater des trente glorieuses. Mais les pièces doivent être bien plus anciennes que cela selon moi. Elles doivent avoir des centaines d'années. On verra bien".
De son côté le vendeur de la maison a pris la chose avec philosophie, selon la municipalité, mais pourra tout de même regretter d’être passé à côté d’un trésor à la valeur financière certes très importante, mais à la valeur historique sans doute inestimable. D'ailleurs, la maison Jobez a-t-elle vraiment révélé tous ses secrets ?