L'évènement devait avoir lieu du 14 au 16 janvier 2022 dans le Haut-Jura sur la station des Rousses. La situation sanitaire et la vague de cas de covid-19 liée au variant Omicron ont finalement eu raison de cette épreuve mondiale qu'accueillait pour la première fois le massif du Jura.
Les dernières heures n'étaient pas des plus rassurantes. Une visio lundi avait donné le ton. Pessimiste. Le Préfet était encore monté ce matin sur place sur le site nordique des Tuffes où doivent se dérouler trois jours d'épreuves. La vague Omicron, 270.000 cas ces dernières 24 heures, et la perspective du pass vaccinal ont conduit les organisateurs à renoncer. Si le pass vaccinal était adopté au calendrier prévu, certains athlètes comme les Russes, vaccinés avec Spoutnik n'auraient pas pu courir en France à partir du 15 janvier.
"Le comité d’organisation de la coupe du Monde de ski de fond de la station des Rousses en lien avec la préfecture du Jura, ont pris la décision d’annuler les épreuves de la Coupe du Monde de ski de fond prévues les 14, 15 et 16 janvier prochain", annonce l'organisation dans un communiqué. Les bénévoles avaient depuis plusieurs mois fait un travail de titan pour préparer le site.
La déception est grande de ne pouvoir accueillir l’élite mondiale du ski de fond et de faire découvrir un nouveau site de coupe du Monde. De par la culture de notre région, cet événement aurait été un grand succès populaire dans un autre contexte et nous vous donnons d’ores et déjà rendez-vous en 2023.
"C'est une grosse déception, ce qui fait vraiment mal, c'est qu'on avait tout le gratin mondial à part le Norvégien Johannes Hoesflot Klaebo, leader de la coupe du monde. Beaucoup de nations étaient là juste avant les jeux de Pékin, l'équipe de France marche bien en ce moment... Pour toute la région Bourgogne-Franche-Comté, c'était un évènement fort. On sait qu'on est inscrit au calendrier mondial 2023, mais il va falloir repartir, là ça fait mal. La neige était là, tout était là pour faire une belle fête" réagit Sylvain Guillaume, président du comité d'organisation.
Omicron et une inquiétude financière
Selon nos informations, 3000 billets avaient déjà été vendus pour les épreuves du weekend. "La présence des spectateurs, bien que non remise en cause, entraînerait la mise en œuvre de moyens techniques et humains conséquents pour assurer la sécurité sanitaire de chacun. Au regard du cadre réglementaire en vigueur, il conviendrait en effet de limiter le nombre de personnes à la jauge de 5 000, d’éviter tout rassemblement statique important de personnes debout, et d’encadrer strictement les moments de restauration selon les protocoles en vigueur" expliquent les organisateurs de la Coupe du monde qui étaient contraints sur 17 hectares, d'éviter les rassemblements, et d'assoir au maximum les spectateurs.
A moins de trois semaines des JO de Pékin, "outre l’inquiétude pour la santé des équipes à la veille d’un rendez-vous à ne pas manquer, Jura Ski Events craint également les conséquences financières. Si l’on devait suivre l’application du protocole sanitaire, les dépenses augmenteraient alors que nous perdrions une partie des recettes nécessaires à l’équilibre du budget de ces épreuves et des futures compétitions que Jura Ski Events souhaite organiser dans les années à venir». L'argument sanitaire et financier auront ont scellé l'impossibilité de l'épreuve en France dans les conditions actuelles. Le site des Tuffes était pourtant blanc et prêt, la neige de décembre avait permis de conforter la piste de ski de fond pour offrir un beau spectacle avec l'élite mondiale sur les skis.
Le site nordique des Tuffes avait déjà accueilli les Jeux Olympiques de la Jeunesse en janvier 2020 juste avant le début de l'épidémie. Le Grand Bornand a pu accueillir mi décembre une coupe du monde de biathlon, le Jura va devoir encaisser la déception de cette annulation soudaine, pour une épreuve pourtant au grand air. Les regards sont désormais tournés vers la Transjurassienne qui doit avoir lieu les 12 et 13 février 2022.