L’entreprise Julbo basée à Longchaumois (Jura) a été choisie par le comité d'organisation des Jeux olympiques pour créer des collections de lunettes de soleil. Une "fierté" pour cette PME, qui évolue dans un secteur en difficulté.
Après plus de 135 ans d’existence, le lunetier Julbo continue de se renouveler. Si, à ses débuts, l’entreprise était spécialisée dans les lunettes de glaciers pour les domaines alpins et de grande montagne, aujourd’hui c’est dans un univers olympique que l'entreprise comtoise évolue. Elle a été choisie par l’organisation des JO 2024 pour créer trois collections de lunettes de soleil.
« C’est une fierté pour l’entreprise, les équipes, c’est un coup de projecteur sur nos savoir-faire », se réjouit Christophe Beaud, directeur général de Julbo, au micro de nos journalistes Éléa N’Guyen Van-Ky et Laurent Brocard. Pour ces Jeux à domicile, le comité international olympique (CIO) a décidé de se tourner vers des entreprises françaises et plus particulièrement des PME. « C’est une bonne démarche, sinon plein de grands groupes auraient été prêts à signer ces licences », poursuit le directeur général.
C’est d’ailleurs une problématique rencontrée dans le secteur de la lunette, même dans son berceau, à Morez dans le Haut-Jura. Les entreprises sont affectées par la concurrence italienne et asiatique. Pourtant, Julbo réussit à sortir son épingle des Jeux et dépasse le géant américain Oakley, qui détenait ce marché depuis quatre olympiades.
On est aux JO grâce aux sportifs mais notamment grâce au CIO qui voulait mettre en avant les entreprises françaises et les PME plutôt ancrées au niveau régional, ce qui est totalement notre cas.
Christophe Beaud, directeur général chez Julbo
L’entreprise jurassienne était déjà présente aux JO de PyeongChang en 2018 et Sotchi en 2014 en tant qu’équipementier des athlètes. Mais la société comtoise ne s’attendait pas à concevoir une gamme de produits officiels pour ces jeux français, dont 75% de la production est réalisée en Roumanie.
À travers cet événement, l’entreprise cherche avant tout à se créer une visibilité et une notoriété. « On ne va pas dire qu’on ne fait pas de business, mais ça reste marginal. Les JO sont un plus, c’est comme ça qu’on le prend, avec une motivation supplémentaire pour les équipes. Ça ne dure que trois ans, on a trois collections successives en 2022, 2023 et 2024. Après, ce sera terminé », explique Christophe Beaud.
On espère que la marque sera vraiment associée dans le cœur des Français mais pas seulement.
Stéphanie Dugas, directrice marketing chez Julbo
Et il a fallu consacrer beaucoup de temps pour concocter des collections uniques. « L’idée était vraiment d’offrir des couleurs de produits, des associations verres - montures qui n’existaient pas et qui sont exclusives à la collection Paris 2024 », détaille Stéphanie Dugas, directrice marketing.
« Au tout début, la direction artistique était simple : noir, blanc, doré. On avait donc un champ d’expression relativement limité. Puis, elle s’est enrichie des couleurs de la France et on a pu faire des propositions avec une diversité colorielle bien plus riche et sympathique. Cette liberté était assez chouette à prendre en main, à exploiter et à travailler », complète Clément Bonnet-Mathieu, designer chez Julbo.
Cette diversité a alors permis à l’entreprise de réaliser par exemple une fine gravure avec le registre graphique de Paris 2024 ou de s’autoriser une extravagance en travaillant avec un gros marquage de verre. Si vous souhaitez vous équiper de ces lunettes officielles, il vous faudra tout de même compter entre 47 et 200 euros pour acquérir un de ces modèles.
► À LIRE AUSSI : Paris 2024. "Une grande fierté" : pistolet à élastique, voiture de course... Vilac, entreprise du Jura, a créé les jouets des Jeux olympiques 2024
Julbo n’est pas la seule société de Franche-Comté a participé à ces JO à domicile. L’entreprise jurassienne Vilac a créé la gamme de jouets officiels de l’événement. Quant à l’équipementier installé en Haute-Saône Abéo, il fournit le matériel des épreuves de gymnastique, les murs d’escalade et les paniers de basket.