Le département compte encore trois fabricants de boutons, ce petit accessoire que l'on retrouve partout. De sa conception jusqu'aux tenues des grands créateurs de mode, nous avons remonté la filière.
C'est un petit accessoire que l'on retrouve partout ! De toutes les couleurs, de toutes les tailles et de toutes les formes ; en plastique, en polyester ou en bois… Des millions de boutons sont fabriqués chaque année dans le Haut-Jura.
Au milieu du 20ème siècle, il existait une dizaine de fabricants dans le département. Aujourd'hui, ils ne sont plus que trois, et les ateliers sont presque entièrement automatisés.
Lavans-lès-Saint-Claude, terre de boutons
L'entreprise Meynier à Lavans-lès-Saint-Claude emploie 35 personnes pour toute la chaîne de production et la commercialisation. Hervé Bailly est teinturier. Il colore les boutons selon les commandes des clients : « Il y a des couleurs qui sont plus difficiles comme le vert, le gris ou le beige, parce qu'on ne sait jamais ce qu'il manque. Après, c'est l'oeil qui entre en jeu. La pratique ! »
La technique est ancienne. L'entreprise, presque centenaire. Mais avec les délocalisations des usines de textile vers l'Asie, elle a baissé sa production. Jacques Meynier, son président, se concentre sur le haut de gamme et il vend désormais d'autres accessoires : « On s'est repositionnés sur des composants de bijoux ou de joaillerie fantaisie réalisés avec des matières autres que des matières nobles. »
Un savoir-faire qui a encore de l'avenir
A quelques centaines de mètres de là, Kocher, une autre entreprise familiale, fabrique elle aussi des boutons. Elle ne compte plus que 12 salariés, mais son nouveau propriétaire est optimiste.
« Les boutons ont de l'avenir, le made in France a de l'avenir, la créativité a de l'avenir, veut croire Franck Emonot, le président. Je pense qu'avec la connaissance du métier que connaît l'ensemble des personnels de l'entreprise, on est armés pour développer cette société encore plus qu'elle ne l'est. »
Fabienne Masson imagine les nouveaux modèles. Comme tous les stylistes de mode, elle crée deux collections par an en fonction des tendances. « Moi je peux avoir des idées personnelles que je vais soumettre à l'équipe, explique-t-elle. Ce n'est pas qu'un travail individuel. La création, c'est aussi prendre l'expérience et la technique de chacun. »
La créatrice s'appuie notamment sur l'expérience de Christophe. Il travaille ici depuis 20 ans : « C'est un métier que j'ai à coeur. C'est pour ça que je dis que c'est un métier d'art : on a toujours l'impression qu'il va y avoir du nouveau, quelque chose qui va changer. Ce n'est pas un travail répétitif. »
C'est un métier d'art : on a toujours l'impression qu'il va y avoir du nouveau, quelque chose qui va changer
Les boutons créés et fabriqués dans le Jura se retrouveront sur les tenues de grands créateurs de mode, sur des vêtements confectionnés en Europe ou dans les rayons des merceries.
Les fabricants préparent en ce moment la collection été 2018. Ils la présenteront en février au salon Première vision à Paris, le grand rendez-vous des créateurs de mode.
Avec Jacques Meynier, président du CA ; Franck Emonot, président du CA ; Fabienne Masson, créatrice ; Christophe Joly, responsable de l'atelier de tournerie.
Reportage de Claire Schaffner et Hugues Perret.