Le groupe, qui emploie notamment 220 salariés à Morez, dans le Jura, dispose d'un mois supplémentaire pour trouver un repreneur.
Le tribunal de commerce de Lyon a prolongé jusqu'au 2 novembre le redressement judiciaire du fabriquant de lunettes de luxe Logo, qui craint la liquidation judiciaire après avoir été lâché par son donneur d'ordre quasi exclusif LVMH, a indiqué l'avocat du lunetier.
«Nous avons un mois de travail supplémentaire pour trouver un repreneur. Mais si le 2 novembre nous n'avons pas trouvé de solution pour l'entreprise, la probabilité que le tribunal de commerce prononce la liquidation judiciaire est réelle», a déclaré Renaud Semerdjian, avocat de la société Logo. «Pour l'instant, aucun repreneur ne s'est prononcé», précise-t-il.
220 emplois menacés à Morez
La société Logo, qui emploie 220 salariés à Morez, dans le Jura, et 230 salariés à l'étranger, en Italie et aux Etats-Unis, a été placée en redressement
judiciaire le 12 mai dernier. En décembre 2015, le leader mondial du luxe LVMH a annoncé au lunetier jurassien qu'il lui retirait sa licence qui courait jusqu'en 2017.
Les produits LVMH représentent 97 % des 40 millions d'euros de chiffre d'affaires de la société Logo, qui assure depuis une vingtaine d'années
la fabrication et la commercialisation des montures de lunettes haut de gamme FRED et TAG Heuer, deux filiales de LVMH.
«TAG Heuer est le dernier client significatif de la société Logo après le départ des autres principales marques en raison de la gestion défaillante
de la direction actuelle de la société et de son actionnaire», avait réagi la semaine dernière la marque LVMH dans un communiqué. D'après son président Richard Vives, «la société Logo était liée à LVMH par une clause de non concurrence» de 1997 à 2014 et le groupe n'a «jamais été autorisé à développer des relations commerciales avec d'autres acteurs importants du marché».
«Pour le Haut-Jura, cette perspective de fermeture est un drame industriel mais surtout humain dans une région déjà sinistrée par la désindustrialisation», estime la députée jurassienne LR Marie-Christine Dalloz dans un courrier adressé le 20 septembre au Premier ministre Manuel Valls, et dans laquelle elle appelle le gouvernement à se mobiliser.