“Merci d’avoir retrouvé ma maman”. Quelques mots et un dessin ont été publiés sur la page Facebook des gendarmes du Jura. Samedi 5 novembre, une mère de famille a passé de longues heures égarée en pleine forêt. Elle raconte.
C’est un dessin d’enfant, un merci qui vient du coeur. Et une histoire qui se termine bien. Samedi 5 novembre, la maman de Faustine part cueillir quelques champignons dans un secteur du Haut-Jura. Il est 13h30. Elle part faire un tour pour une petite cueillette. “Au bout de 45 minutes, j’ai voulu rentrer, je connaissais le secteur, mais pas celui-ci” raconte la quadragénaire que nous avons pu joindre.
J’avais mon téléphone portable, mais rien ne passait. Zone blanche. J’ai crié au secours jusqu’à la nuit en espérant que des chasseurs ou des promeneurs m’entendent.
La maman de Faustine
Finalement, la mère de famille décide de ne plus bouger, de rester au même endroit. Peu vêtue alors que la nuit arrive, elle va lutter contre le froid de l’automne en pleine forêt. Ses enfants qui passent le week-end chez leur père, n’ont pas idée de ce que vit leur maman.
Les secours sont déclenchés vers 17h30. Par chance, la maman de Faustine avait prévenu une connaissance qu’elle partait dans un secteur bien précis. Sa voiture est localisée. Les gendarmes sont appelés.
C’était long de mon côté, des gens du village ont cherché, les trois chiens des brigades cynophiles ne m’ont pas retrouvé, le drone équipé de détecteur de chaleur corporelle non plus. Vers minuit et quart, j'étais couchée au sol, j’ai entendu l’hélicoptère. Dans ma tête à ce moment-là, personne n’était parti à ma recherche. J’ai vu les lumières de l’hélico, j’ai allumé la lumière de mon portable.
La mère de famille est alors secourue, en légère hypothermie décrivent les gendarmes. Elle est à 1 km de sa voiture, 5 km des premières habitations.
Une semaine après, le dessin de Faustine a fait plaisir aux gendarmes déployés ce soir-là sur le terrain. La mère de famille va bien, elle réalise après coup.
Il faisait 0 degré cette nuit-là, je voulais m’en sortir, je pensais à mes enfants. J’avais gardé de la batterie pour repartir au petit matin. Je voulais m’en sortir pour mes enfants.
Le dessin de Faustine, lui a fait chaud au cœur. La maman a bien entendu remercié elle aussi les secours. Les champignons, elle compte bien y retourner, mais plus toute seule. Et certainement plus dans ce secteur-là !
Les consignes pour ne pas se perdre en allant aux champignons
La gendarmerie du Cantal a rappelé en octobre 2021 après qu’un cueilleur se soit égaré quelques consignes. Partir avec un téléphone chargé, car normalement même en zone blanche, on est censé pouvoir joindre le 112, 17 ou 18 si la zone est couverte par au moins un opérateur de téléphonie. Avoir un portable allumé peut permettre aussi aux secours de géolocaliser ce dernier.
Autre conseil : s'habiller de couleur claire. "Je sais que ce n'est pas évident avec la cueillette des champignons pour garder les endroits secrets", précisait alors le commandant Barraja, commandant la compagnie de gendarmerie d'Aurillac "mais c'est beaucoup simple pour être retrouvé. On conseille également de rester en groupe et de ne pas trop se déplacer si on se perd. Cela évite aux secouristes de chercher au mauvais endroit. Enfin, il faut, si possible, privilégier les chemins et sentiers plutôt que de s'enfoncer dans les bois."
Avoir un sifflet, prévenir quelqu’un de son secteur et horaires de cueillette, est une sécurité de plus. Certains s’aideront du GPS pour trouver leur chemin. L’idéal étant d’avoir le sens de l’orientation aussi fin que celui du détecteur des coins à champignons !