VIDÉO. "Ils sont montés sur le toit, ils ont ouvert la trappe et ont versé l'essence" : l'incendie de la discothèque est bien d'origine criminelle

Un incendie a dévasté la discothèque Le Bellagio Club à Dole (Jura) dans la nuit du 9 au 10 septembre 2024. Les experts de l'assurance viennent de confirmer que le feu est bien d'origine volontaire. Une enquête de police est en cours. Le gérant de la discothèque soupçonne une vengeance de clients refoulés à l'entrée.

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Les images sont impressionnantes. Elles ont été saisies par une caméra de vidéoprotection à l'intérieur même de la discothèque. On y voit le sas d'entrée s'embraser violemment, deux fois coup sur coup, en une poignée de secondes !

La piste criminelle ne fait plus aucun doute désormais. Les experts mandatés par l'assurance ont rendu leurs conclusions début octobre et ils l'attestent : l'incendie qui a ravagé Le Bellagio à Dole (Jura) dans la nuit du 9 au 10 septembre 2024 est bien d'origine volontaire. "Sur la vidéo, on voit un flash lumineux qui part du plafond et des flammes au sol sur deux, trois mètres le long du comptoir d'accueil, précise à France 3 Franche-Comté David Lambert, le gérant de la discothèque. Et puis quelques secondes après, il y a une sorte d'explosion, un embrasement, comme si on avait rajouté du liquide inflammable."

Les prélèvements effectués sur place ont été analysés et les résultats confirment qu'il s'agissait effectivement d'essence. "Au début, on a pensé à un départ de feu électrique, reconnaît pourtant David Lambert. Mais ensuite, on a réalisé l'ampleur des dégâts et on a compris que ce n'était pas ça".

"Ils ont bien étudié leur coup"

"Ils sont montés sur le toit, ils ont ouvert la trappe de désenfumage et ont versé l'essence, ajoute-t-il. Je n'ai vu personne. Ils sont toujours dans les angles morts. Mais cinq minutes avant l'incendie, on voit les phares d'une voiture qui se gare sur le côté."

Vu la méthode, le vitesse et la précision, c'était  programmé et prémédité. Ils ont bien repéré les lieux pour pouvoir passer au travers des caméras. Ils ont bien étudié leur coup.

David Lambert, gérant du Bellagio Club à Dole (Jura).

Une enquête de police est en cours. David Lambert espère surtout que les enquêteurs vont pouvoir exploiter les images des caméras de vidéosurveillance des bâtiments voisins, nombreuses dans cette zone commerciale des Epenottes, et identifier le véhicule ou ses occupants.

Le jeune entrepreneur de 38 ans, qui a repris l'établissement de nuit il y a bientôt dix ans, balance entre colère et incompréhension. Car il croit à des représailles de la part de clients mécontents ou récalcitrants."On a une capacité limitée à 600 personnes, on est complet tous les week-ends et c'est vrai qu'on refuse systématiquement du monde."

Jamais il n'aurait imaginé pareil scénario. "On reçoit régulièrement des courriers anonymes, et même des menaces de mort, admet-il. Il y a eu déjà des incidents avec des gens qui nous ont occasionné des problèmes et qu'on refuse maintenant. On a cassé les vitres de notre voiture de publicité. On a jeté des pierres sur la porte d'entrée. On a même essayé de forcer l'issue de secours avec une voiture-bélier. On a déposé plusieurs plaintes mais je ne pensais pas que ça en arrive jusque-là !"

Et d'évoquer ce "climat global" qui se dégrade, et cette petite délinquance "qui n'a plus de limites". "On est en première ligne, assure David Lambert. C'est le monde la nuit, on sait gérer les incidents mais depuis 10 ans, il y a un vrai changement."

250 000 euros de dégâts

C'est décidé. David Lambert va encore renforcer son dispositif de sécurité. Le sinistre a occasionné des dégâts considérables. Les travaux de remise en état sont estimés à près de 250.000 euros. Ils devraient être pris en charge par l'assurance mais pas la perte d'exploitation, évaluée elle aussi à 250.000 euros. Depuis l'incendie, les huit employés en CDI ont été placés en chômage partiel. Mais le personnel en CDD, une dizaine de personnes au total, se trouve privé de travail et de revenu.

Un crève-cœur pour David Lambert qui pense aussi à tous les habitués. "On touche toutes les tranches d'âge, explique-t-il. Le lundi, on organise aussi des thés dansants avec 200 à 300 personnes âgées qui viennent danser sur l'accordéon. On a des booms pour les enfants pour Halloween ou pour les fêtes de Noël. On a dû annuler un séminaire d'entreprise en novembre et on comptait faire une première soirée étudiante sur Dole..."

Les portes du Bellagio Club ne rouvriront pas avant au moins deux mois.

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