L'épisode de gel qui a touché le Jura en milieu de semaine est terminé. Les dégats sont importants : sur certaines parcelles, les viticulteurs ont perdu jusqu'à 90% de leur futur production et ils craignent une nouvelle chute des températures la semaine prochaine.
"Ce n'est pas beau à voir !" se désole Jean-Etienne Pignier, viticulteur à Montaigu. "C'est très rare de voir ça. Toutes nos parcelles et tous nos cépages ont été touchés." Les bourgeons, qui étaient particulièrement en avance ce printemps, ont été grillés par le gel. Même les vignes en hauteur et plus exposées au soleil qui sont habituellement très peu touchées sont cette fois concernées. "Le pire, ça a été jeudi matin. On a eu -5° à Montaigu", indique Jean-Etienne Pignier.
Le vigneron estime avoir perdu entre 45 et 90% de sa production sur certaines parcelles. "Les contre-bourgeons peuvent encore repousser mais il y aura de la perte dans tous les cas."
D'importantes conséquences économiques
Il est encore trop tôt pour faire un bilan précis des pertes. Elles sont estimées à 45-50% en moyenne à Arbois. Certaines parcelles ont été complètement ravagées, d'autres habituellement plus exposées au gel ont été épargnées.Le gel de ce printemps risque d'avoir de graves conséquences sur l'économie du vignoble jurassien : après plusieurs années difficiles, les stocks sont bas. "C'est tout l'avenir du commerce du vin d'Arbois qui est en jeu" s'inquiète Hervé Ligier, président de l'AOC Arbois, "les professionnels, les cavistes par exemple, ont besoin de remplir leurs magasins. Si on ne peut pas leur fournir, ils vont se tourner vers d'autres vins."