Des salariés de la fonderie MBF ont profité du déplacement du Président au Touquet pour les élections, pour lui montrer qu’ils sont toujours là malgré la liquidation de l’usine. Non seulement, ils n’ont pas vu le chef de l’Etat mais en plus, ils ont fini en garde-à-vue.
Ils ont pris la route la nuit dernière, direction le Touquet-Paris-Plage dans le Pas-de-Calais pour rencontrer le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, qui votait dans cette commune. « Suite à l’annonce de la liquidation de MBF, il avait dit qu’il serait attentif et regardant alors nous avons voulu lui montrer que nous étions toujours là, pour qu’Emmanuel Macron continue à penser à nous » raconte Nail Yalcin de la CGT chez MBF, cette fonderie de Saint-Claude dans le Jura qui travaille pour les constructeurs automobiles Renault et Stellantis.
De son aveu, à chaque fois que les salariés de MBF se déplacent c’est de « manière amicale et nous sommes bien reçus. Nous prévenons les policiers de notre venue, ils nous organisent une petite rencontre avec quelqu’un mais là… ». Mais là au Touquet, le service d’accueil c’était les forces de l’ordre, et la garde-à-vue en prime.
Ils nous ont placé en garde-à-vue de 8h30 à 15h30. Nous étions quatre à être interrogé chacun de notre côté. C’est la première fois de ma vie que je vais en garde-à-vue, je suis encore sous le choc
Selon les salariés, un contrôle de papier a été fait et leur véhicule a été réquisitionné et fouillé. « Ils ont trouvé deux, trois fumigènes qui dataient de mardi dernier, des outils de travail que beaucoup de Français peuvent avoir dans leur voiture mais les forces de l’ordre ont considéré cela comme une arme et donc nous avons été placés en garde-à-vue pour participation avec arme à une manifestation ou à une réunion publique » détaille Nail.
À l’issue de la garde-à-vue, les quatre malchanceux salariés de MBF ont pu toutefois rencontrer le sous-préfet de Montreuil (Dans le Pas-de-Calais) et le directeur adjoint au cabinet du chef de l’Etat. Finalement, ils ne seront pas montés dans le Pas-de-Calais pour rien.
Le tribunal de commerce de Dijon a prononcé mardi 22 juin la liquidation de l'entreprise jurassienne, qui employait 270 salariés. Une enquête pour "abus de biens sociaux" a été ouverte dans le cadre de la liquidation judiciaire de la fonderie automobile MBF Aluminium, en raison notamment "de mouvements de fonds suspects", a annoncé jeudi 24 juin le procureur de la République de Lons-le-Saunier, Lionel Pascal.