Dans le Jura, un ancien employé de porcheries estime être devenu sourd à cause du bruit des cochons. L'audience a lieu ce mercredi à Lons Le Saunier
Un ancien employé de porcheries, âgé de 59 ans, réclamera mercredi devant un tribunal
de Lons-le-Saunier des indemnités de la part de son ancien
employeur, car il affirme être devenu sourd du fait des cris des cochons sur son
lieu de travail.
Serge Personeni, 59 ans, a travaillé dix ans dans trois porcheries de Franche-Comté.
Sa surdité a été reconnue comme maladie professionnelle en 2012 et il a traduit
son ancien employeur, les salaisons Pelizzari basées à Annecy, devant le Tribunal
des affaires de Sécurité sociale (Tass) de Lons-le-Saunier
pour "faute inexcusable".
Le bruit des machines et des cochons mis en cause
"Ce qui m'a rendu sourd, c'est le bruit des machines qui préparent les repas et
surtout celui des 4.000 cochons dont je m'occupais. On recevait des porcelets pour
l'engraissage, qui ont des cris très stridents et les cochons hurlaient quand ils
entendaient qu'on préparait la nourriture", raconte le quinquagénaire.
"Travailler en porcherie, c'est entendre des cris et du bruit en permanence, huit
heures par jour, sept jours sur sept. Je voudrais être reconnu en tant qu'être
humain et que mon ancien employeur soit sanctionné car il ne m'a pas protégé du
bruit", ajoute-t-il.
La société Pelizzari, de son côté, "contesté" être responsable du handicap de
son ex-salarié, qui, selon elle, dit des "choses inexactes". "Sa surdité vient
de son activité antérieure, quand il était bûcheron à son compte et utilisait des
machines bruyantes", a indiqué à l'AFP un responsable de l'entreprise savoyarde.
D'après le quotidien régional Le Progrès, l'Inspection du travail estime que l'ancien
porcher travaillait dans des "conditions incompatibles avec la dignité humaine".
Le requérant souffre également de surmenage et ne sera pas présent à l'audience
mercredi, contrairement à son épouse qui fera le déplacement. Il sera défendu par
la juriste de la Fédération nationale des accidentés du travail et handicapés (Fnath)
du Jura, Annick Ragueneau.