Les deux hommes de 39 et 58 ans sont impliqués dans l'incendie d'une antenne en avril 2020 à Foncine Le Haut dans le Jura. Au mois de mai, ils s'en sont pris au fast-food de Champagnole. L'audience a lieu ce lundi 20 juillet.
Les deux hommes devaient être jugés le 9 juillet devant le tribunal correctionnel de Lons-le-Saunier. Leurs avocats avaient demandé un délai afin de préparer leur défense.
Ils sont poursuivis pour "tentative de destruction par incendie". Les deux hommes avaient été placés en détention provisoire dans l'attente du procès.
Tentative d'incendie contre le McDo
Le sinistre avait été rapidement maîtrisé et les dégâts limités. Dans la nuit du 6 au 7 mai 2020 vers une heure du matin, une tentative d'incendie avait eu lieu dans le fast-food de Champagnole. "Les deux suspects expliquent leur passage à l'acte par leur volonté d'empêcher la réouverture du fast-food après avoir vu un reportage télévisé faisant état de files d'attente devant des restaurants McDonald's", avait indiqué dans un communiqué le procureur de la République de Lons-le-Saunier, Lionel Pascal. Les vidéos de surveillance avaient permis d'établir que des cocktails molotov ont été jeté à l'intérieur, après qu'une vitre ait été brisée. Un profil ADN a été retrouvé sur place et a permis de faire le lien avec un autre incendie.
Une antenne-relais incendiée à Foncine-le-Haut
Les deux hommes, opposés au déploiement de la 5G pour des raisons environnementales, sont également soupçonnés d'avoir incendié une antenne-relais le 15 avril à Foncine-le-Haut au là-aussi de cocktails Molotov.
Les deux hommes n'ont pas des profils d'extrême gauche. "En revanche, ils sont très proches de la nature, l'un des deux hommes promenaient régulièrement son chien en forêt quand il voit des buldozers et travaux, et est persuadé que c'est pour de travaux d'installation d'une antenne 5G" a expliqué à franceinfo le Procureur de la République Lionel Pascal.
Suite à l'incendie de l'antenne de Foncine-le-Haut, la couverture téléphonique avait été coupée sur un vaste secteur et les dégâts matériels sont provisoirement chiffrés à 20.000 euros.
Les deux hommes encourent des peines pouvant aller jusqu'à 10 ans de prison pour les faits qui leurs sont reprochés.
Les sabotages d'antennes-relais se multiplient en France
Les dégradations de relais de téléphonie mobile se sont multipliées ces dernières semaines en France, notamment en Isère, dans le Gard, le Loiret, le Pas-de-Calais ou les Côtes d'Armor. Des actions généralement attribuées à des membres de l'ultragauche ou à des militants complotistes anti-5G.
En Isère, un relais de téléphonie mobile a été dégradé par incendie début mai à Saint-Marcellin . "C'est le troisième fait de ce type en un mois. Il y a eu les dégradations du relais SFR de Chatte le 29 mars puis les dégradations de l'antenne-relais d'Estrablin le 13 avril", avait détaillé le procureur de la République.
Mi-mai, trois pylônes appartenant au groupe TDF ont ainsi été endommagés à Seyssinet-Pariset, Jarrie et Herbeys provoquant notamment des perturbations du réseau de Bouygues Télécom.
Début juin, une enquête a été ouverte dans la Drôme après l'incendie d'une nouvelle antenne de téléphonie mobile et de télévision sur la commune de Rimon-et-Savel.