Coronavirus : "Je suis au boulot pour vous", une infirmière du Jura fédère 8.000 personnes dans un groupe Facebook

Le groupe « Je suis au boulot pour vous, restez à la maison pour nous ! » a été créé le 20 mars 2020 et totalise près de 8.000 membres. Témoignage d'Angéline Segut, créatrice du groupe, et infirmière aux urgences de l'Hôpital de Lons-le-Saunier.

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Quelques photos publiées sur un profil Facebook : des silhouettes masquées, en blouses blanches et une pancarte : « Je suis au boulot pour vous, restez à la maison pour nous ! ». Angéline Segut et ses collègues montrent leur quotidien aux urgences de Lons-le-Saunier. La publication remporte un franc succès, à tel point qu’une idée émerge : et si l’on créait un groupe pour rassembler toutes les personnes en première ligne sur Facebook ?

Le 20 mars 2020, le groupe « Je suis au boulot pour vous, restez à la maison pour nous ! » naît. A l’origine, ce rassemblement virtuel était un moyen de mettre en garde celles et ceux qui profitent du soleil en temps de confinement, et qui ne se rendraient pas compte de la gravité de la maladie.
 



Au fil des posts, dans le Jura, comme dans le reste de la France, l'infirmière y voit une autre visée, un moyen de se serrer les coudes : « ça fait du bien de se soutenir, de partager des expériences, son quotidien ». Hôtes de caisse, infirmiers, médecins, agents de nettoyage … Au sein du groupe, les professions sont nombreuses, chacun et chacune trouvent dans ces paroles, ces photos, une pression partagée, un réconfort, et une manière de témoigner.

 


Des lits de réanimations dans des couloirs


Car, de jour en jour, la situation s’aggrave à l’Hôpital de Lons-le-Saunier : « On fait comme on peut. Depuis trois semaines, l’organisation change souvent, et on essaye de s’améliorer ». La crise sanitaire frappe de plein fouet les hôpitaux, et surcharge les employés. L’infirmière jurassienne observe : « Même dans notre petite ville, il y a de plus en plus de cas graves. On installe des lits de réanimations même dans des couloirs. »

« On économise depuis le début », raconte Angéline Segut. Car les protections viennent à manquer. Les masques sont portés quatre heures au lieu de trois. Les lunettes et les visières sont désinfectées puis réutilisées plutôt que jetées. Alors la peur peut s’installer, pour les proches notamment. Angéline Segut déclare : « Même si je suis en bonne santé, on ne sait pas ce qui peut arriver si j’attrape le virus ».

 
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