De jeunes pêcheurs ont tenté de sauver des poissons à Parcey (Jura) mais peinent à venir à intervenir rapidement. Le cours d’eau n’étant plus suffisamment irrigué, des centaines de carcasses s’accumulent. La mairie promet de réunir tous les acteurs impliqués dans cette affaire et dénonce un “désastre écologique”.
Depuis quelques jours, une odeur bien caractéristique se dégage des allées du golf de Parcey dans le Jura. Celle du poisson pourri. “Ça sent un peu”, reconnaît une habituée de ce parcours. “La dernière fois que je suis venue, il n’y avait pas ce genre de soucis”, s’interroge-t-elle. “Ça me surprend”.
Et pour cause. Le phénomène a débuté il y a “une petite semaine”, selon un employé du site. Précisément au moment où “il a commencé à ne plus y avoir d’eau” à cause de la sécheresse qui touche le bras de la Loue, qui passe par le site du golf en divers endroits.
Lorsqu’il s’est rendu compte qu’un nombre conséquent de poissons étaient en train de mourir dans le golf, cet employé assure qu’il aurait “bien aimé” pouvoir en sauver quelques-uns. Mais “je n’ai pas eu le temps de le faire” à cause de sa charge de travail.
Un vélo, une épuisette et un seau
Ce temps, des jeunes pêcheurs installés dans le Jura ont pu le trouver. Alertés par des messages publiés sur les réseaux sociaux, certains se sont rapidement rendus sur les lieux. Et bien qu’ils n’aient pas forcément d’équipement adéquat, ils n’ont pas hésité une seule seconde pour agir. À l’image de Maxime Gardien, un jeune pêcheur jurassien. “Hier, j'avais juste mon seau, mon épuisette et mon vélo”, indique le jeune homme. “J'ai vu que les poissons bougeaient encore un peu dans l’eau. Donc j’ai sauté dedans, j’ai récupéré les plus beaux spécimens qu’il restait”, explique-t-il.
À mains nues, avec cet équipement rudimentaire, le jeune homme parvient tout de même à ramasser des dizaines de poissons. Pêle-mêle, il récupère les plus gros poissons parmi lesquels des brochets, des tanches ou encore des brèmes. Maxime Gardien les transporte dans son seau et les déverse dans un point d’eau mieux irrigué situé près du golf.
Le pêcheur/sauveteur précise qu’il prend toutes les précautions durant cette opération délicate. “Quand les poissons sont mal en point, il faut les réadapter, il faut leur donner de l’oxygène avant les relâcher. Sinon, ils risquent de se retourner, de se mettre sur le dos et ce n’est pas bon signe”, précise-t-il.
“C’est un désastre écologique”
De retour sur la pelouse du golf au lendemain de ses tentatives de sauvetage, Maxime Gardien déplore que la situation ne soit toujours pas réglée. “Il y en a peut-être un ou deux qui sont morts, mais, on ne les voit pas encore. En tout cas, les plus gros sont déjà repartis et ça, c'est plutôt bon signe. J'ai fait le minimum et je ne pouvais pas faire mieux. Il ne restait déjà pas grand-chose”, regrette-t-il.
La situation est compliquée à gérer.
Céline Labourot, maire de Parcey
Et que faire pour résoudre le problème ? Interpellée, la municipalité de Parcey est intervenue sur place cette semaine. Mais si le terrain appartient à la municipalité, la gestion du golf est notamment assurée par Bluegreen, qui détient une quarantaine de sites dans l’Hexagone. “La situation est compliquée à gérer”, reconnaît Céline Labourot, maire de Parcey. “Il faut que l'on travaille ensemble pour régler la situation au plus vite”, alerte l’édile, qui dénonce “un beau désastre écologique”.
Après constat, la mairie de Parcey a lancé un appel sur les réseaux sociaux pour trouver de l'aide afin de sauver les poissons, coûte que coûte. Résultat : la fédération de pêche, la police de l’environnement, la mairie de Parcey, le personnel du golf ainsi que des bénévoles se sont retroussés les manches samedi après-midi. Une réunion est prévue ultérieurement entre toutes les parties prenantes pour trouver une solution préventive à la sécheresse qui touche la Loue, pour la deuxième année consécutive.