Eric Loupiac, médecin urgentiste de 60 ans est mort en avril 2020, à Marseille des suites du virus du covid-19. Le médecin travaillait au début de l’épidémie à l'Hôpital de Lons-le-Saunier (Jura). Sa femme et ses enfants se battent sur le plan judiciaire depuis trois ans.
Un pas de plus vers la justice ?
Claire Loupiac a fait savoir ce 15 mai qu’une information judiciaire a été ouverte par le tribunal de Lons le Saunier avec la désignation d'un juge d'instruction et une commission rogatoire. “C’est pour moi quand même un soulagement de savoir qu'une enquête approfondie et sérieuse va bientôt débuter” confie l’épouse du médecin urgentiste. “Je sais qu’on va approfondir les choses. Pour l’instant, il n’y avait pas eu d’enquêtes, uniquement des auditions. J’espère des expertises, des investigations plus poussées. Cela va prendre des mois, des années peu importe. Je veux la vérité, savoir ce qui s’est passé” confie au téléphone Claire Loupiac qui a profité du temps qui passe pour enrichir son dossier avec son avocat.
Cette ouverture d’information judiciaire fait suite à la plainte déposée le 18 janvier 2023 par madame Loupiac. Une plainte contre X avec constitution de partie civile. Elle vise sans les citer, l'hôpital de Lons-Le-Saunier et l’Agence régionale de Santé. “C’est une plainte plus complète que celle déposée en 2020… Je voudrais connaître le responsable, que justice soit rendue à mon mari. Je veux savoir. Mon mari était un combattant, il aurait voulu que je me batte jusqu'au bout” affirmait en janvier dernier Claire Loupiac, mère de deux grands enfants.
Une première plainte classée sans suite en 2022
Eric Loupiac, était délégué de l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf) dans le Jura. Son épouse avait déposé une première plainte en 2020. Elle a été classée sans suite en 2022. "L'enquête n'a pas établi de charge" contre le centre hospitalier de Lons-le-Saunier où exerçait l'urgentiste ou contre son équipe de direction, avait indiqué en juillet 2022 le procureur de la République Lionel Pascal. Les investigations ont montré "qu'un protocole sanitaire avait été mis en place" par l'établissement "bien avant la contamination du Dr Loupiac", avait-il alors précisé.