Eric Loupiac, urgentiste de 60 ans est mort en avril 2020, à Marseille des suites du virus du covid-19. Le médecin travaillait au début de l’épidémie à l'Hôpital de Lons-le-Saunier (Jura). Une première plainte déposée par son épouse a déjà été classée sans suite.
Le combat chevillé au corps
Au bout du fil, Claire Loupiac. Toujours digne, et marquée par la disparition de son époux. La famille Loupiac vit aujourd’hui dans le souvenir d’un absent. Éric Loupiac, médecin urgentiste de 60 ans était délégué de l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf) dans le Jura. Il est décédé le 23 avril 2020, en réanimation à Marseille où il avait été transféré, il avait voulu se faire soigner par les équipes du Pr Didier Raoult.
Pas de masques, d’équipements de sécurité
Claire Loupiac a toujours estimé que son mari avait été contaminé par le virus sur son lieu de travail, sa famille étant confinée depuis plusieurs semaines par peur du virus. "Il savait que l’hôpital n’était pas suffisamment préparé. Il me l’avait dit très souvent" nous confiait elle peu après le décès de l’urgentiste jurassien.
Je sais qu'il y a eu des erreurs, par qui ? Pourquoi ?
Claire Loupiac, épouse de l'urgentiste Eric Loupiac
Claire Loupiac vient donc de déposer une nouvelle plainte contre X avec constitution de partie civile. Une plainte déposée le 18 janvier 2023 devant le tribunal de Lons-Le-Saunier. Cette plainte vise sans les citer, l'hôpital de Lons-Le-Saunier et l’Agence régionale de Santé. “C’est une plainte plus complète que celle déposée en 2020. Cette fois, un juge d’instruction devrait être diligenté, il devrait y avoir des auditions plus poussées que la dernière fois. Je voudrais connaître le responsable, que justice soit rendue à mon mari. Je sais que ça va être long, peu importe. Je veux savoir. Mon mari était un combattant, il aurait voulu que je me batte jusqu'au bout” affirme Claire Loupiac, mère de deux grands enfants.
Une première plainte déposée en 2020 a été classée sans suite au cours de l’été 2022
Claire Loupiac y dénonçait alors des "manquements aux obligations de sécurité qui incombaient à l'hôpital" ainsi que "l'absence de protections adéquates des soignants" qui ne disposaient pas d'un nombre suffisant de masques FFP2. Deux ans après, la justice a rendu sa décision. "L'enquête n'a pas établi de charge" contre le centre hospitalier de Lons-le-Saunier où exerçait l'urgentiste ou contre son équipe de direction, a indiqué en juillet 2022 un communiqué du procureur de la République Lionel Pascal. "Par conséquent, la procédure a fait l'objet d'un classement sans suite". Les investigations ont montré "qu'un protocole sanitaire avait été mis en place" par l'établissement "bien avant la contamination du Dr Loupiac", avait-il alors précisé.