Mercredi 3 juillet, un homme de 42 ans a été retrouvé mort à Lons-le-Saunier (Jura), poignardé à de multiples reprises. Un individu de 26 ans, déguisé en panda, a été arrêté et placé en examen pour homicide volontaire deux jours plus tard.
Que s'est-il passé au 6 boulevard Gambetta, à Pontarlier (Doubs), ce mercredi 3 juillet 2024 entre 9h et 9 h 30 ? Qu'est-ce-qui a amené à la découverte du corps sans vie d'un homme de 42 ans, sur le sol d'un appartement, marqué d'une dizaine de coups de couteau et de tournevis ?
Le 5 juillet, le procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux est revenu sur ce sanglant fait divers. "La police de Lons-le-Saunier a été averti le 3 juillet, à 9h40, par deux enfants de 13 et 14 ans" a-t-il indiqué. Que viennent faire ces deux adolescents dans l'histoire ? "Celui de 13 ans et le fils de la victime. L'autre garçon est un de ses amis".
Un différend commercial comme cause du drame ?
"La victime leur avait demandé d'attendre devant le 6 bd Gambetta, le temps qu'il aille "régler un différend commercial avec un ami" " continue Etienne Manteaux. Les minutes s'égrènent. Les jeunes gens racontent entendre "des cris" et, 20 minutes plus tard, voient descendre un individu "habillé en pyjama représentant un panda".
Cet homme leur demande ce qu'ils font là. Quand ils lui répondent attendre la victime, il s'emporte, leur demande de partir violemment, en en saisissant un par la gorge.
Etienne Manteaux,procureur de la République de Besançon
Effrayés, les enfants vont prévenir les policiers. Ceux-ci, en se rendant sur les lieux, "croisent sur la chaussée" cet homme et son pyjama reconnaissable. "D'ailleurs, il était surnommé "panda" par le voisinage" précise le procureur. Les forces de l'ordre décident de raccompagner l'individu chez lui. "C'est en arrivant à son appartement qu'ils découvrent des traces de sang sur le sol, et le cadavre" nous apprend Etienne Manteaux.
La victime découverte torse nu, marqué par plusieurs coups de couteau
L'appartement aurait été "en grand désordre, avec des canapés déchirés et des détritus qui jonchaient le sol". Sur place, les policiers découvrent la victime sans vie, torse nu, vêtu seulement d'un bermuda. "Le suspect, âgé de 26 ans, indiquent alors avoir été attaqué par la victime, puis l'avoir repoussé. Ce qui aurait provoqué une chute et la mort accidentelle du quarantenaire".
Le suspect avait une vie sociale très peu animée. Titulaire du RSA, il passait le plus clair de son temps à jouer aux jeux vidéos. Il aurait effectué des réparations sur la moto électrique de la victime, qu'il a jugé mauvaises. La dispute est partie de là.
Etienne Manteaux,procureur de la République de Besançon
Très vite, un doute s'installe chez les autorités. Le suspect se justifie en invoquant "la légitime défense" et "l'agressivité" du quarantenaire. Mais l'état du corps de la victime, marqué par 10 plaies à l'arme blanche, la présence de petites croix sur sa peau, et la découverte d'un couteau dans l'appartement, n'étayaient pas cette thèse.
Directement amené en garde à vue, le suspect maintient sa version. Qu'une autopsie, effectuée ce 5 juillet à 14h, viendra démentir. En effet, le médecin légiste indiquera que les plaies (au thorax, aux bras et à la jambe gauche) sont issues de coups très violents, qui ont directement causé la mort du quarantenaire.
Les marques de petites croix, elles, seraient apparues après plusieurs coups de tournevis cruciforme. "Le médecin légiste exclut la cause d'une mort accidentelle" conclut Etienne Manteaux. Déféré ce 5 juillet devant un juge, le suspect a été mis en examen pour homicide volontaire et placé en détention provisoire.