Infidélité, drogue, projet de séquestration : pourquoi Nicolas, 20 ans, a disparu pendant une semaine ?

Disparu le 28 juin dernier à Avoudrey (Doubs), Nicolas, jeune homme de 20 ans, était réapparu dans la nuit du 4 au 5 juillet au domicile de sa mère, près de Pontarlier. Qu'est-ce-qui l'avait poussé à se réfugier dans "un cabanon", en se nourrissant "de graines" ? Entre infidélité, drogue, tentative de séquestration et tentative d'extorsion, retour sur une étrange disparition.

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"C'est une affaire où nous craignions le pire, et qui s'est finalement plutôt bien terminée". Voilà comment le procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux, a présenté la conclusion du dossier Nicolas, du nom de ce jeune homme de 20 ans subitement réapparu chez sa mère, près de Pontarlier, dans la nuit du 4 au 5 juillet 2024, après avoir disparu pendant une semaine.

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Ce 5 juillet au matin, Nicolas avait raconté à sa sœur, interrogée par France 3 Franche-Comté, être resté une semaine "dans un cabanon, derrière l'église d'Avoudrey", en se nourrissant "de graines". Sans pour autant s'être confié sur ce qui l'avait poussé à se cacher. Auditionné par la police à 10h, nous savons désormais ce qu'il fuyait.

Des messages inquiétants reçus par la mère de Nicolas

"Tout a commencé le 28 juin dernier" explique Etienne Manteaux. "La maman de la victime est venue signaler au commissariat de Pontarlier que son fils ne lui répondait plus, après qu'il lui ait envoyé des messages inquiétants, où il était question de dettes liées aux stupéfiants". Dans la foulée, la mère de Nicolas avait également reçu des messages d'une autre personne, lui réclamant de l'argent.

Tous ces éléments nous ont fait craindre le pire, en envisageant la séquestration. Nous avons engagé des moyens importants pour faire la lumière sur cette affaire.

Etienne Manteaux,

procureur de la République de Besançon

Très vite, dès le 1ᵉʳ juillet, les forces de l'ordre interpellent trois personnes, liées à Nicolas. D'abord sa compagne, âgée de 31 ans, rencontrée il y a peu. Également le propriétaire d'une ferme à Avoudrey, âgé de 41 ans, où le jeune couple avait élu domicile. Et enfin, un troisième individu, âgé de 34 ans.

En audition, les trois individus "admettent qu'ils étaient bien à Avoudrey le soir du 28 juin, avec Nicolas" continue le procureur. "Malgré des versions différentes, nous avons pu reconstituer le cours de la soirée. Une dispute aurait éclaté, car la compagne reprochait des infidélités à Nicolas. Une dette liée aux stupéfiants a été mise sur le tapis, et des coups auraient été portés à la victime, avant qu'il parte de la maison libre".

En perquisitionnant la voiture de la trentenaire, les enquêteurs retrouvent le téléphone de Nicolas,"qui aurait servi pour l'envoi de messages réclamant des fonds à la mère de la victime".

Nicolas ne donnait plus signe de vie. On avait donc déjà une phase de violence, une phase de vol de téléphone et une tentative d'escroquerie. Nous avons fait le lien entre cette tentative et une possible séquestration.

Etienne Manteaux,

procureur de la République de Besançon

Le 3 juillet, les trois individus interpellés sont donc mis en examen pour tentative d'escroquerie, vol, violences en réunion et séquestration potentielle. C'est deux jours plus tard que la victime a refait surface et s'est signalé après avoir appris qu'il était recherché.

"Durant son audition, il a confirmé notre version des faits" continue le procureur. "Une dispute aurait éclaté par rapport à des infidélités potentielles du jeune homme. C'est pour cela que sa compagne aurait pris le téléphone. En jeu également, une dette dérisoire de 90 euros, pour de la kétamine".

Une "séquestration dans un coffre de voiture" évitée de peu

Les faits de violence ont aussi été avérés, la victime présentant "plusieurs traces de coup dont un important coquard à l'œil". Le jeune homme a expliqué "avoir pris la fuite au domicile d'une amie", effrayé par les coups reçus et car "le troisième interpellé avait voulu le séquestrer dans son coffre de voiture", avant que sa compagne l'en dissuade.

Les trois suspects avaient été placés en détention provisoire après le 3 juillet. Devant l'absence de séquestration, deux d'entre eux (la compagne de Nicolas et le propriétaire de la ferme à Avoudrey) ont été relâchés, placés sous contrôle judiciaire avec interdiction de se fréquenter, de rentrer en contact avec Nicolas et de détenir une arme.

Le troisième larron, lui, a été retenu en détention provisoire au vu de son casier judiciaire chargé, avec pas moins de 12 mentions, et car c'est lui qui a porté les coups à la victime, tout en ayant eu le projet de séquestration. Ils seront tous les trois jugés prochainement pour tentative d'extorsion, vol, et violence en réunion.

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