Les boulangers, face à la hausse du prix de l'énergie, se retrouvent dans une situation financière catastrophique. Nombre d'entre eux craignent de devoir fermer leur commerce. Pour alerter, 12 boulangers posent nus dans un calendrier mais les bénéfices seront versés à l'association de Léo contre les AVC.
Ne pas se tromper de message, c’est l’objectif de ces boulangers qui ont décidé d’attirer l’attention sur leurs difficultés mais qui « ne veulent pas se faire de l’argent ». Leur calendrier est sorti fin novembre 2022, né de l'association "la boulangerie à poil."
Leurs factures d’énergie ont doublé voire quintuplé !
« Je payais 1800 € tous les 2 mois d’électricité, maintenant la facture a grimpé à 3500… " confie Nicolas Amaté, boulanger à Lons-le-Saunier dans le Jura.
Alors, sans jeu de mot, on essaie de sauver nos miches !
Nicolas Amaté, boulanger à Lons-le-Saunier
De plus, c’est le flou pour 2023, année qui devrait voir aussi des augmentations exceptionnelles. Alors, son idée, avec quelques collègues est d'alerter les élus grâce à un calendrier.
Un calendrier pour Léo, jeune handicapé jurassien
Douze boulangers de France se sont donc lancés : ils posent dans le plus simple appareil, un par mois, pour ce calendrier. Le but, c’est d’attirer l’attention, notamment des pouvoirs publics, sur leurs difficultés financières. Pour eux, l’équation est simple : sans aides financières de l’État, de nombreux boulangers mettront la clé sous la porte dans les prochains mois. Donc « la boulangerie est à poil » comme le raconte Nicolas Amaté, homme du mois de mai 2023. Un de ses homologues, Damien Salomon de Vesoul, pose lui, avec son épouse Nadège, pour décembre.
Mais tous les bénéfices n’iront pas dans la poche de ces professionnels : l’argent est destiné à l’association de Léo contre les AVC, les accidents cardio-vasculaires. 1000 enfants en sont victimes par an en France.
Léo, victime d'un AVC dès ses 9 mois
Magali Cuinet, la maman de Léo, a monté cette association. « Léo a été victime d’un AVC à l’âge de 9 mois, il en a subi d’autres. Aujourd’hui, à 10 ans, il est handicapé à 80 % » nous explique la maman.
Les soins et les équipements nécessaires à son accompagnement coûtent chers. C’était environ 6000 à 8000 € chaque année. Maintenant, un centre a ouvert ses portes à Dijon, Léo et sa maman font l’aller-retour de Malange, dans le Jura, jusqu’à la capitale régionale dans la journée. « Léo a toujours des besoins, que ce soit en rééducation, comme kiné, psychomotricienne, ergothérapeute, ou aussi en matériel. On va acheter un WC-douche, ça coûte presque 3000 €."
Il devra changer de fauteuil roulant en 2023 parce qu’il grandit…
Magali Cuinet, maman de Léo
Au-delà de l’aide financière apportée à Léo, sa mère espère pouvoir aider d’autres enfants dans le même cas que son fils. Car, même si le grand public et des médecins ne le savent pas, les AVC pédiatriques existent.
Un calendrier pour 5€ minimum
Le calendrier pour Léo a été tiré à 800 exemplaires, il coûte 2,5 € à fabriquer et à acheminer. 12 boulangers, de toute la France, de Vesoul, Nîmes à Strasbourg, de Toulouse à Lyon, ont participé. Il est vendu dans les boulangeries participantes à 5 € minimum. Tous les bénéfices seront versés à l’association de Léo contre les AVC.
C’est Nicolas Amaté, le boulanger du Jura, qui a choisi l'association bénéficiaire, pour laquelle il a déjà organisé de nombreuses opérations pour récolter de l’argent. Il est content de ce nouvel acte de solidarité et de l’accueil que lui réservent ses clients : « C’est 5 € minimum mais sans maximum, hein ! Une personne m’a donné 50 €…. ». Le boulanger fait même du porte-à-porte pour le vendre.
Magali Cuinet insiste : « Nicolas Amaté et les boulangers nous soutiennent depuis longtemps déjà. Ils ont voulu vraiment montrer leur message « On n’en peut plus ! ». Mais ils ne veulent absolument pas se faire de l’argent avec ce calendrier ! Les gens, en l’achetant, entendent le message des boulangers et, en même temps, ils peuvent aider Léo.»
Seul bémol : 150 calendriers sont actuellement bloqués au centre Chronopost de Dijon. Nicolas Amaté en est désolé : « Moi, j’en ai déjà vendu 60, tous envoyés par des collègues, mes 150 nouveaux exemplaires, ce serait bien s’ils n’arrivaient pas … l’année prochaine ! »