MBF à Saint-Claude : des salariés de la fonderie "dépités" après leur rencontre au ministère de l’Économie à Paris

A la veille de la décision que devrait rendre le tribunal de commerce de Dijon sur l’avenir de la fonderie du Jura MBF, environ 70 salariés se sont rendus à Paris afin d’obtenir le soutien du ministère de l’Économie pour le plan de reprise de leur société présenté au tribunal.

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Les 270 salariés seront-ils fixés ce mardi 22 juin sur leur sort ? La fonderie MBF, principal employeur privé de Saint-Claude dans le Jura va-t-elle être liquidée ou le plan de reprise présenté par Mickaël Azoulay va-t-il être validé ? Y aura-t-il un nouveau report de la décision des juges du tribunal de commerce de Dijon ? Comment les juges peuvent-ils rendre une décision sans avoir reçu le vote de l’assemblée du conseil régional confirmant le soutien de la collectivité ? Quel soutien l’état est-il prêt à apporter à cette fonderie aluminium en redressement judiciaire depuis le 4 novembre 2020 ?

Le 15 juin dernier,  à l’issue de l’audience au tribunal de commerce de Dijon, Mickaël Azoulay, l'entrepreneur lyonnais qui est le seul à présenter un plan de reprise, affirmait vouloir reprendre 210 des 270 salariés. Selon l'homme d'affaires, les salariés pourront être intégrés au capital social, à hauteur de 21% sous la forme d’une scop, une société coopérative associée à la société. L’homme d’affaires est certain du « vrai savoir-faire des salariés ».

L'enjeu, tant pour Mickael Azoulay que les syndicats et les salariés, est maintenant de convaincre l'État et la Région de soutenir cette offre de reprise. Le 25 mai dernier, l’Etat avait finalement retiré son engagement pour un prêt bonifié de 10 millions d’euros.

D’où la rencontre d’aujourd’hui au ministère de l’Economie. Après avoir rencontré les élus régionaux le 15 juin dernier, les représentants des salariés de MBF ont pu échanger avec Mickaël Azoulay à l'occasion de cette rencontre avec un représentant du ministère de l’Économie.

Déjà en mai dernier, quatre salariés avaient fait une grève de la faim devant  le ministère de l’Économie pour obtenir auprès du Président de la République et du premier Ministre Jean Castex. Ils n’ont pas obtenu satisfaction. Tout comme aujourd’hui. Ils sont ressortis de cet entretien « dépités ». Le ministère ne s’engage pas à soutenir ce projet de reprise.

Dans un courrier du 18 juin, Marie-Guite Dufay, présidente PS du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, précise l’engagement de sa collectivité tant qu’elle en est la présidente.

Soulignant le fait que les juges du tribunal de commerce n’ont pas déjà retenu l’offre de l’entrepreneur lyonnais, la Région a confié à l’Agence Economique Régionale de « rechercher des co-investisseurs avec une prise de participation de la collectivité au capital de la future société ».

Marie-Guite Dufay, s’engage si elle est élue le 2 juillet prochain à la tête de la Région, de « convoquer une assemblée extraordinaire pour acter l’entrée au capital de la nouvelle entité sur la base de l’expertise qui aura été rendue ».  Un vote qui pourrait avoir lieu qu’à la mi-juillet. Si ce soutien pouvait être voté, une subvention de 1.8 million d’euros pour être voté pour soutenir l’investissement. Une prise de participation au capital de l’entreprise pourrait être également votée.  

Marie-Guite Dufay reconnait que « c’est le prochain exécutif régional qui pourra formellement engager la collectivité ». Comment un tribunal de commerce pourrait effectivement valider un plan de reprise avant le résultat des élections régionales ?

Après cette rencontre à Bercy, la délégation de l'intersyndicale avait l'intention de se rendre sur le site automobile de PSA  à Poissy. Avec Renault, le constructeur automobile est un donneur d'ordre de MBF qui fabrique une partie du moteur en allumium pour les voitures. Cette étape précède le rendez-vous fixé au 22 juin devant le tribunal de commerce de Dijon

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