L'édition 2024 de la Percée du vin jaune, c'est ce week-end du 2 au 4 février ! Près de 30 000 visiteurs sont attendus à Arbois (Jura) pour cet évènement traditionnel autour de ce fameux vin local, rencontrer les viticulteurs, déguster et peut-être acquérir de très vieilles bouteilles mises aux enchères.
Ce vendredi 2 février s'ouvre à Arbois (Jura) l'édition 2024 de la Percée du vin jaune, le fameux breuvage doré de voile au parfum de noix qui fait la renommée de la Franche-Comté. L'événement, qui existe depuis 1996, s'articule autour de la traditionnelle "percée" : c'est à cette occasion, samedi 3 février, que le public découvrira le millésime 2017, car le vin jaune nécessite au moins six ans et trois mois d'élevage.
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Un millésime de qualité
"Une procession se rendra à l'église d'Arbois, en y amenant le fameux tonneau du millésime 2017 et le robinet, symbole de la percée, raconte Jean-Charles Tissot, vigneron et président du Comité interprofessionnel des vins du Jura (CIVJ). Le tonneau sera béni à 9h30 par les évêques de Saint-Claude et de Belfort, qui célébreront la communion en prélevant un peu de vin jaune du tonneau. Ce qui fait qu'ils seront les premiers à le goûter !"
Le cortège, formé de vignerons et d'ambassadeurs du vin jaune, gagnera ensuite la place de la Liberté d'Arbois où le tonneau sera finalement percé, en présence du parrain de l'édition, le chanteur Maxime Le Forestier. "Ce tonneau a la particularité de contenir les vins jaunes produits par tous les viticulteurs participant à la percée, ils sont 51. Ce qui en fait une cuvée unique qui n'est pas destinée à la mise en bouteille et sera proposée au public de la percée," ajoute Jean-Charles Tissot.
Et que nous réserve le millésime 2017 ? "Il est qualitatif (...) mais il ne rappelle pas de bons souvenirs aux viticulteurs jurassiens : les vignes ont connu un épisode de gel dramatique, ce qui a occasionné de faibles rendements. Mais le savagnin du vin jaune, récolté plus tard, s'en est mieux tiré," raconte Jean-Charles Tissot.
Une bouteille de 1774
En dehors de la cérémonie phare, les quelque 30 000 visiteurs attendus cette année dans la capitale des vins du Jura pourront déguster ces derniers - vins jaunes, vins de paille, macvins mais aussi savagnins, trousseaux ou poulsards - aller à la rencontre des producteurs et assister à de nombreuses animations, musicales et gastronomiques. Attention, il ne reste plus que quelques places pour le dimanche !
Pour ceux qui voudraient acquérir de belles bouteilles, une vente aux enchères de vieux millésimes se tiendra en présence d'un commissaire-priseur le dimanche 4 février. Le catalogue fait la part belle aux vins de garde que sont le vin jaune, le vin de paille et le macvin, avec notamment des bouteilles de 1929, de 1886... Mais encore la star de cette édition, un clavelin de vin jaune de 1774, estimé à près de 30 000 euros !
"Elle est issue d'un héritage dont il subsiste encore une douzaine de bouteilles. Ce même millésime avait été vendu 57 000 euros en 2011", rappelle Jean-Charles Tissot. Une dégustation de ces vénérables bouteilles avait été réalisée en 1994, et "ceux qui l'ont goûté en gardent un souvenir très ému", rapporte le vigneron.
Un vin de voile
Pour rappel, le vin jaune est élaboré à partir du seul cépage savagnin, dont le grain est récolté tardivement. Il est ensuite vieilli au minimum six ans et trois mois en fût "sous voile" : cette technique consiste à ne pas remplir complètement le tonneau et ne pas procéder à un ouillage - c'est-à-dire maintenir constant le niveau du vin dans le tonneau malgré l'évaporation du liquide - ce qui permet le développement d'une fine couche de levure naturelle à la surface du vin, lui procurant son goût oxydé particulier.
Comment se consomme ce vin, mis à part avec le traditionnel morceau de comté ? "La première rencontre est souvent déterminante, et déguster une escalope, une volaille avec une sauce aux morilles, est une très bonne entrée en matière. Il faut tenter des choses : avec une cuisine épicée, un curry par exemple, le vin jaune se marie très bien !"