“Prendre la route et être libre” : du Jura à l’Inde, Philippe Cannard débute sa retraite par un très long voyage à vélo

Philippe Cannard, 62 ans, habitant de Fay-en-Montagne (Jura) a pris sa retraite le plus tôt possible, pour partir à vélo jusqu’en Inde pendant au moins un an.

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“J’ai toujours fait pas mal de vélo”, témoigne Philippe Cannard. Mais cette activité restait, la plupart du temps, utilitaire. Dimanche 19 novembre 2023, son deux-roues remplira une autre fonction. Il sera chargé de mener Philippe jusqu’à Rishikesh (nord de l’Inde) en passant par l’Italie, les Balkans, la Grèce, la Turquie, l’Iran et le Pakistan. 

Suite à une hospitalisation il y a deux ans, le jeune retraité s’est rendu compte “qu'il fallait profiter de la vie”. “À ce moment-là, je me suis dit que s’il y avait quelque chose à faire, il fallait que ce soit maintenant, tant que je suis en bonne santé”, se souvient-il. Cet ancien inspecteur général au ministère de l’Intérieur a alors décidé de prendre sa retraite le plus tôt possible, le 1er août 2023, à 62 ans pour réaliser son voyage rapidement. 

Se laisser porter par les rencontres 

Philippe a une vague idée de la forme que son voyage va prendre. Il souhaite se laisser porter par les rencontres, le parcours prévu reste indicatif. “Je n’ai pas trop réfléchi, je sais juste que j’ai envie de le faire. Ce qui m’intéresse ce n’est pas d’aller d’un point A à un point B, mais c’est la route. Prendre la route et être libre”, explique-t-il.

Certaines destinations restent malgré tout incontournables : Ispahan (Iran), Quetta (Pakistan), Thessalonique (Grèce), Trieste (Italie). “Ce sont des villes historiques mythiques soit par leur commerce, soit par leur spiritualité”, souligne-t-il. Il souhaite prévoir trois ou quatre étapes d’avance pour dormir chez des gens. S’il ne trouve personne, ce sera l’auberge de jeunesse ou le bivouac.  

Attiré par la culture indienne - pratiquant de Yoga et intéressé par les philosophies de ce pays - un rêve l’a conforté à choisir cette destination : “Pendant plusieurs nuits, j’ai fait le même rêve qui se passait en Inde. Il y avait une petite route très agréable bordée d'arbres. Je me suis dit que j’allais aller la retrouver”

Selon ses estimations, il faudra environ 300 jours pour atteindre sa destination, Rishikesh. Fan des Beatles, Philippe a jeté son dévolu sur cette ville du nord de l’Inde parce qu’elle a accueilli, dans les années 1960, le groupe de rock britannique. 

Le danger numéro un : la sécurité routière 

Le Jurassien n’a pas fait de préparation physique : “Je me suis entraîné un peu pour tester le vélo et le chargement, mais je n’ai pas fait de longues distances”. Il ne se dit pas non plus sportif. “ Je m’entretiens, je fais du yoga et du Qi Gong [gymnastique traditionnelle chinoise et une pratique de la respiration].”

Comme vélo, il a acheté “une randonneuse”, un vélo que l’on trouve chez les marchands spécialisés, dont les pièces peuvent être changées dans tous les pays du monde : “C’est un vélo très simple qui n’a pas freins à disque ou de grandes roues que l’on ne trouve qu’en Europe”

Il estime que le plus gros danger reste la sécurité routière : “Quels que soient les pays, il y a des risques d’accident”. Vient ensuite le risque de vol et des problèmes de santé. “J’ai mis en place des alarmes et plusieurs antivols sur le vélo. Si quelqu’un commence à le manipuler, ça sonne. En général, c’est dissuasif ”, commente-t-il. Les chiens errants et les chiens de bergers éloignés de leur troupeau sont aussi un risque : “Il faut se munir d’un bâton pour se protéger parce qu’ils prennent les vélos pour des dangers”

“Pour l’Iran ou l’Inde, je voulais savoir quelle était la réalité”  

L’habitant de Fay-en-Montagne n’a souhaité éviter qu’une seule région du monde : l’Afghanistan. “À l’heure actuelle, en raison des événements politiques et religieux, la situation est vraiment instable”, souffle-t-il. Pour les autres pays, Philippe s’est fait sa propre idée. “Pour l’Iran et l’Inde, je voulais savoir quelle était la réalité. Tout le monde me disait que je prenais trop de risques. J’ai donc évalué ses risques en parlant avec des gens du coin grâce à l’association Les Rendez-vous de l’Aventure ”, raconte-t-il. 

Selon lui, les gens de ces pays ne comprennent simplement pas une démarche comme la sienne : “Ils se demandent ce que l’on vient faire chez eux alors que l’on a tout en Europe. C’est difficile de leur faire comprendre que l’on est juste un citoyen du monde sans jugement sur leur politique”. En cas de problème, Philippe a mis en place une “cellule de crise” : “Si je ne donne pas de nouvelles pendant une semaine, ma famille et mes amis sont chargés de me retrouver. Et cela vaut pour tous les pays où j’irais”

Arrivé à Rishikesh, le retraité n’envisage pas forcément de rentrer. “Soit je regagne la France à vélo en passant par la Russie (mais la guerre en Ukraine bloque pas mal l’accès), soit je reste en Inde, soit je continue vers la Chine et l’Asie du sud. Je n’ai pas de programme”. 

► Pour suivre le périple de Philippe Cannard, voici son blog de voyage

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